Karim Ghellab, ex-ministre istiqlalien du Transport et de l'Equipement.

Fort de ses appuis politiques, l'ex-ministre istiqlalien du transport et de l'Équipement s'est recyclé dans le business juteux du...

Fort de ses appuis politiques, l'ex-ministre istiqlalien du transport et de l'Équipement s'est recyclé dans le business juteux du siphonnage des fonds publics...

Au gré de ses pérégrinations citadines et champêtres, le Canard a retrouvé par hasard au lendemain du séisme du 8  septembre  la trace  de Karim Ghellab non pas auprès des sinistrés qui venaient d’être profondément endeuillés mais dans la belle Agadir et sa baie magnifique, superbement ensoleillée tout au long de l'annee.  

Pendant que le très dynamique Ahmed Hajji, wali de la région  Souss-Massa et gouverneur de Agadir-Ida Outanane crapahute, lui et ses équipes, dans les villages ravagés des montagnes de Tizi N'test à Taroudant, l’ex-ministre istiqlalien du Transport et de l’Équipement se trouvait dans la capitale du Souss. Flanqué d’un collaborateur étranger, un cartable de représentant de commerce à la main,  M. Ghellab  mettait en avant sa qualité de chef d’un cabinet de conseil et de consulting, qui agit aussi comme société d’investissements, baptisé Massir Invest. Ce qui fait courir  ou plutôt saliver notre gadiri d'un jour ? La coquette enveloppe de 6,1 milliards de DH  consacrée par le gouvernement  Akhannouch à  la nouvelle feuille de route (gare à la déroute)  du tourisme pour  la période 2023-2026 , pardi !  Les promoteurs de cette stratégie (que l'on espère n'est pas aussi fumeuse  que les précédentes ), qui a fait l’objet d'une convention-cadre signée en mars 2023,sous les auspices du chef du gouvernement, affichent sur  Power Point une magnifique ambition haute en chiffres :  17,5 millions de touristes,  120 milliards de recettes en devises, 80.000 emplois directs et 120.000 indirects. Cette manne extraordinaire suscite évidemment les convoitises d’une flopée d’enseignes du consulting expertes surtout en siphonnage des fonds publics et dont les livrables sont souvent inutiles pour ne pas dire bidon.

Fort de la position  de son parti, l’Istiqlal,  au sein du pouvoir, Karim Ghellab a déjà pris sa part du gâteau.  Quelques millions de dirhams en échange de son précieux conseil pour la mise à niveau touristique d’Agadir où, soit-dit en passant une vingtaine d'hôtels sont sont toujours fermées :   Comment faire pour rendre sa propreté à la plage, améliorer la signalétique touristique  de la ville et arracher les touristes à l’ennui qui s’en empare dès leur arrivée dans une cité où une vingtaine d'hôtels sont  fermées depuis plusieurs années...

Mythes politiques

Karim Ghellab, sur lequel il ne faut pas compter pour proposer une solution ingénieuse  à ce problème épineux , se vante d’être un lauréat  de l’École nationale des Ponts et Chaussées.

Vantardise accordée. Mais que vient-il faire dans un secteur qui a ses propres compétences, ses spécialistes et ses opérateurs reconnus ? Agissant en pontes et Chaussés, M. Ghellab fait partie de ceux qui se vivent en  génies multi-talents, disposant d' un savoir sur tout et s’estiment de ce fait autorisés à monétiser leur notoriété  et  compétence en vérité surfaites.

Pour ceux qui ne se laissent pas aveugler par la légèreté et les connivences d’un  certain discours médiatique qui contribue à fabriquer des mythes politiques et gestionnaires   connaissent en détail le bilan ministériel de 10 ans  de Ghellab à la tête du département  du Transport et de l’Équipement (2002-2011).

On lui doit entre autres réussites le naufrage du transport maritime national provoqué par sa réforme troublante qui a curieusement  favorisé en le dopant  le pavillon étranger. Sans parler de sa gestion sujette à caution  du transport aérien dont l’accord de l’Open Sky signé sous son époque n'a pas été favorable  à l’émergence de compagnies nationales low cost.

Quant au transport terrestre, notamment de voyageurs , le grand Ghellab n’a pas été tenté d'entreprendre  la moindre action ( sinon on l'aurait su) en vue de sa modernisation pour le sortir  du système archaïque des agréments, les fameuses grimates et ouvrir le secteur à la concurrence sur la base d’un cahier des charges. Circulez, il n’ y a rien à voir. Le nouveau Ghellab, recyclé dans le business du copinage politique, sera certainement performant.

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