«Bab Sebta », le documentaire de la réalisatrice Randa Maroufi, a été primé en exæquo à la 23e édition du Festival...

«Bab Sebta», le documentaire de la réalisatrice Randa Maroufi, a été primé en exæquo à la 23e édition du Festival du film d'action sociale - Rencontres documentaires qui s’est déroulée en ligne du 17 au 21 mai à Nancy (France). Le film sorti en 2019 et d’une durée de 19 minutes « plonge dans un univers d'exploitation humaine » sur la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole. Le jury a félicité l’auteure d’avoir épousé « un mouvement formel traduisant une observation distanciée des situations des êtres porteurs de marchandise de contrebande de Ceuta/Maroc ».

« La réalité est reconstituée comme une toile fixant les souffrances des êtres notamment les femmes. Cela contraste avec la dynamique stylistique », a-t-il indiqué dans un communiqué. Ce film est inspiré en partie d’une histoire familiale, puisque le père de Randa a servi comme inspecteur des douanes jusqu’à la fin des années 1990. « Plusieurs membres de ma famille travaillent dans l’import-export, le port de Tanger au temps où il a été un port de passage et de commerce avant sa conversion en port de plaisance. De plus, un passage par le poste-frontière était obligatoire une fois par an au moins, pour l’achat de réserves alimentaires… Tout cela fait que je suis familière à ce milieu-là », avait confié la réalisatrice au site Yabiladi.

L'idée du documentaire était de « décontextualiser cet environnement » pour se concentrer sur « la figure humaine, à savoir les personnes qui travaillent sur place, qu'il s'agisse des autorités ou des passeurs ». Il s'agit « d'extraire ces personnes pour les placer dans un studio, qui est dans un espace fermé, mais où elles seront amenées à jouer leur propre rôle », a-t-elle expliqué. Randa Maroufi avait déjà projeté son film documentaire dans le cadre du Festival international de cinéma de Marseille, tenu du 9 au 15 juillet 2019. Plasticienne franco-marocaine vivant à Paris avant de passer derrière la caméra, la réalisatrice est à son quatrième court-métrage, qui traduit tout son intérêt de monter le visage humain des acteurs du commerce sur cette frontière, constamment rattrapée par l’actualité.

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