Le premier roman de l’écrivain et journaliste Driss Tahi est un spectacle qui même fiction et réalisme. Le livre fait voyager le lecteur au cœur de Casablanca des années 60 et 80 et de tous les évènements historiques qui l’ont secoué depuis les années 40 jusqu’au début des années 2000 à travers le personnage de Saâdia, l’héroïne du roman.

Dans un style qui se veut simple, l’écrivain et journaliste Driss Tahi a choisi d’aborder dans écrit, publié aux Éditions les Infréquentables, la question des « exactions » commises lors des manifestations qui ont secoué le pays avant l’indépendance, en 1965 et en 1981 et 1984.

Les disparitions arbitraires, la torture, Tazmamart, le problème des fosses communes et toutes les atteintes aux droits humains… Mais dans cet opus de 240 pages, dont la couverture est un tableau de l’artiste Abdallah Dibaji, c’est plutôt le problème des femmes de ces victimes que l’auteur a tenté ardemment de mettre en exergue.

«Saâdia n’est qu’une parmi des dizaines qui s’étaient trouvées un matin à la recherche d’un mari, un fils ou un père disparu. Des femmes dont on ne parle que très peu, pourtant pour certaines parmi elles, leurs vaines recherches d’une dépouille dans les morgues ou dans les cimetières, pour d’autres leurs longues attentes devant les locaux de la police en quête de la moindre information sans aucun résultat, ou leurs périples d’un pénitencier à l’autre, sont autant de calvaires qui font d’elles les autres victimes silencieuses des exactions et des atteintes aux droits humains qui avaient à jamais marqué la pays dans les années de plomb», indique Driss Tahi.

En écrivain réaliste, dans «Du haut du balcon», Tahi a insisté sur la qualité de la description ainsi que l’exactitude et la véracité des faits. Résultat : une histoire où s’allie objectivement l’histoire à une fiction réaliste, et ce sans idéalisation.

Selon le chercheur universitaire Kamal Hayani El Mechkouri, ce roman est subdivisé en 18 sections qui «se complètent certes, mais qui semblent indépendantes, dont certaines peuvent constituer des nouvelles après quelques petits ajouts. Cette séparation facilite et la lecture et la compréhension de l’intégralité du texte», souligne-t-il. C’est justement cet effort de compréhension que Driss Tahi nous propose de faire, sans aucune complaisance.

Les plus lus