Notre confrère Abdallah El Amrani, ancien directeur de la MAP à Casablanca au milieu entre 1975 et fin 1980, fondateur de l’hebdomadaire La 

Notre confrère Abdallah El Amrani, ancien directeur de la MAP à Casablanca au milieu entre 1975 et fin 1980, fondateur de l’hebdomadaire La Vérité en 2000 et lauréat du Grand Prix national de la presse en 2014, publie son premier roman. Abdellah El Amrani revient dans son roman sur des pans inconnus de l’histoire collective des Marocains, les exhume pour « les remettre au goût du jour, dans une approche romanesque entre le récit historique qui s’appuie sur des faits concrets et la fiction (…) ».

« Lorsque les journalistes eux-mêmes désertent le terrain de l’investigation et de la dénonciation, pas celui de la surenchère et de la fake news qui a fleuri ces derniers temps, il advient au romancier de relever le journaliste, soumis souvent à des coercitions politiques et financières.» Est-ce à dire que les journalistes professionnels de talent qui s’estiment trop honnêtes pour  sacrifier à l’air du temps se voient obligés de s’essayer à la publication de romans pour gagner leur vie ? Peut-être que oui, peut-être que non. Mais toujours est-il que Abdellah El Amrani qui travaille sur deux autres livres en cours d’achèvement a réussi avec ce premier roman publié aux éditions Orion et qui s’étale sur 400 pages le pari de concilier entre le style éditorial qui a marqué ses écrits journalistiques et la narration romanesque. Alliage subtil qui fait que ce roman se lit comme une saga. « Abdallah El Amrani plonge plus profondément dans cette histoire pour nous restituer l'influence de la maison d'Ouezzane (Dar Dmana) dans un pays comme l'Algérie. Au point que les services français de l'époque estimaient, en 1872, le nombre des affiliés à la confrérie dans la seule ville d'Oran à plus de vingt mille adeptes.

C'est dire toute l'actualité d'un roman à un moment où toute la région du Maghreb vit au rythme d'un conflit qui n'en finit pas et dont le Maroc sort à chaque fois vainqueur. Toute cette complexité du propos nous est livrée à travers le personnage de Youssef qui découvre que l'inaction est traîtresse et donne corps, souvent, à des vérités suspectes. C'est dans ce sens que le romancier se trouve ici, impliqué, malgré lui, dans un événement historique qui le dépasse, mais qui imprime en filigrane, toute la trajectoire du récit. Comme c'est le cas, avec la découverte de la bataille de Salé de 1851. Une station historique majeure dont nos manuels scolaires ne parlent jamais. Pourtant, c'est là une date-charnière dans l'Histoire du Maroc. » Abdelhak Najib, éditions Orion.

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