Une réunion fondatrice d’une nouvelle approche de fermeté.

Les faussaires de l’art n’ont qu’ à bien se tenir : une sainte alliance a été créée entre le parquet, le ministère de la Culture et la Fondation nationales des musées. Les représentants de ces trois institutions, El Hassan Daki, Mehdi Bensaid et Mehdi Qotbi, ont tenu une première réunion lundi 5 février. Dans le collimateur, le faux et l’usage de faux principalement  dans la peinture, une pratique très répandue et qui pénalise les artistes et freine le développement de ce marché au Maroc. Au cours de cette rencontre, décision a été prise de mettre en place une commission tripartite dont le mission est d’élaborer les outils à la fois juridiques et techniques pour lutter contre ce fléau. Pour le volet répressif ,  Me Daki  a préconisé l’incorporation de dispositions «plus coercitives et plus contraignantes» dans le nouveau code pénal en cours d’élaboration. Le durcissement de la loi en matière de falsification des toiles est de nature à dissuader les faussaires et à faire reculer le phénomène qui selon le ministre de la Culture Mohamed Bensaïd « porte atteinte aux créateurs marocains et impacte négativement l’image des arts du Maroc à l’échelle internationale. L’aspect technique se rapporte, quant à lui, à la redéfinition et la professionnalisation  du travail des experts de l’art de façon à ce que  la justice statue en connaissance de cause sur les affaires de faux dans le domaine pictural. Vaste chantier que les trois intervenants sont décidés à mener à bon port.Souffrant d’une insuffisance en matière de réglementation,  le marché de l’art au Maroc  reste dominé  par le gré-à-gré et les ventes sous le manteau. Beaucoup d’argent change ainsi de main sans aucune traçabilité. Dans ce monde opaque , il y  a de tout, du vrai et du faux, en fait beaucoup  plus de copies que d’originaux en circulation.  Un business frauduleux facilité justement par l’absence d’un organisme de certification des œuvres d’art. Cette opacité, qui  épouse généralement  les contours de la culture du secret locale, est exploitée par des faussaires et autres intermédiaires douteux  qui opèrent dans l’underground. Plusieurs ombres au tableau et de quoi amuser la galerie d’art.

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