CANETON FOUINEUR

4ème édition de l’université du RNI

Akhannouch remobilise ses troupes
Ahmed Zoubaïr
15/9/2022 0:04
Aziz Akhannouch décidé à tenir les promesses de campagne de son parti...

Un an après la victoire écrasante du RNI aux législatives, Aziz Akhannouch est retourné à Agadir, qui a abrité l’université d’été du RNI...

Un an après la victoire écrasante du RNI aux législatives, Aziz Akhannouch est retourné à Agadir, qui a abrité l’université d’été du RNI dont il a fait une tribune pour défendre le bilan de sa première année de pouvoir et lancer sa rentrée politique…

C’est un président du RNI revigoré, combatif et plein d’allant qui a ouvert la 4ème édition de l'université d’été du RNI qui s’est déroulée sur 2 jours ( 9 et 10 septembre 2022) à Agadir, son fief familial et politique.

Cette fois-ci, ce n’est pas seulement en chef de parti aspirant à prendre les commandes de l’exécutif qu’il s’est exprimé devant un parterre formé de milliers de jeunes du RNI venus en force des 12 régions du pays pour écouter et soutenir leur leader.

M. Akhannouch  porte également la casquette du chef du gouvernement à la suite de la victoire du Rassemblement  dans le triple scrutin (législatif, municipal et régional) du 9 septembre 2021 qui a signé l’effondrement électoral du PJD. L’orateur, que ses rivaux ont tout tenté vainement pour le mettre K.0,  a tenu à montrer à travers la rencontre d'Agadir qu'il est toujours là et qu'il n'abandonnera pas la partie. Toujours aussi combatif, il n’a pas manqué  de  décocher des fléchettes, sans les nommer, à ses adversaires islamistes qui ont gratifié le pays de « 10 ans d’inaction », en référence au premier mandat de Abdelilah Benkirane et celui de Saadeddine Al Othmani, avant de rappeler  que « le temps de l’innovation, de l’action et la fin de l’immobilisme » était  bel et bien venu.

Cette université d’été, qui intervient dans un contexte particulier, lui a offert l’occasion de dresser le bilan d’une année au pouvoir. L’exercice n’était pas aisé, tant le début de son mandat s’est passé dans des conditions moins évidentes que prévu, se heurtant sur le plan national à une insuffisance des pluies qui a impacté lourdement le secteur agricole et le monde rural, et à l’échelle internationale à un retournement de conjoncture sans précédent due à la guerre de Poutine en Ukraine.


Malchance


Ces facteurs exogènes ont bousculé sérieusement l’agenda du nouveau gouvernement et bouleversé ses priorités consignées dans son programme. Difficile dans un contexte de flambée sans précédent des matières premières (notamment le pétrole et le gaz et des denrées alimentaires) qui a eu comme conséquence de perturber de nombreux secteurs économiques en induisant une grande spirale inflationniste préjudiciable au pouvoir d’achat de la population. L’onde de choc de cette guerre, conjuguée  aux effets de la sécheresse qui ont impacté le taux de croissance, s’est fait sentir à tous les niveaux : hausse  des prix des produits de consommation et escalade des prix des carburants à la pompe. Mais c’est le fait de payer beaucoup plus cher leur plein qui a cristallisé le mécontentement général. Dans ce contexte inflammable, Aziz Akhannouch, dont la famille opère historiquement dans le secteur de la distribution,  devient la cible facile des critiques sur les réseaux sociaux. Les détracteurs déclarés et surtout anonymes de M. Akhannouch ont de nouveau instrumentalisé le dossier du carburant pour le fragiliser politiquement en tentant de le faire passer pour celui qui est à l’origine de l’envolée des prix à la pompe pendant que certaines voix contestataires réclament une baisse des prix en se permettant même de les fixer  sous  les hashtags « Gasoil à 7 dh », « Essence à 8 dh ».  Satisfaire cette revendication insensée, dont  Akhannouch connaît l’origine et les objectifs inavoués, c’est mettre en péril les finances de l’État et même vider les caisses… Le chef du gouvernement tient bon et ne cède pas aux pressions… Entre attaques personnelles et fortes contraintes,  ce n’est pas la conjoncture dont rêve une équipe au pouvoir.

Le gouvernement Akhannouch a joué de malchance comparativement aux précédents exécutifs islamistes qui n’ont pas eu à gérer des équations aussi complexes… Devant les chocs multiples provoqués par le conflit ukrainien et qui ont naturellement changé l’ordre des priorités gouvernementales, le gouvernement Akhannouch a naturellement pris les mesures urgentes visant à préserver le pouvoir d’achat du grand nombre face à cette spirale haussière. En plus de la mobilisation de la caisse de compensation qui a vu ses dépenses littéralement exploser sous l’effet de la hausse des prix du gaz et du blé, l’exécutif a décidé d’accorder une subvention exceptionnelle aux transporteurs routiers pour qu’ils ne répercutent pas  l’envolée des prix du carburant à l’international sur leurs diverses prestations. Ce qui aurait impacté le consommateur final et fait réduire son pouvoir d’achat déjà faible. Aziz Akhannouch a rappelé lors de l’université d’Agadir du RNI les efforts exceptionnels consentis par le gouvernement que l’instrumentalisation du dossier du carburant a fait passer au second plan :  Déblocage d’un budget de10 Mds de dh pour limiter les effets de la sécheresse sur l’agriculture et le monde rural, renforcement de la caisse de compensation de ressources supplémentaires d’un montant de 16   Mds de dh,  26 Mds de dh pour soutenir le prix de l’électricité, 2,75 Mds de dh au titre de la subvention des transporteurs routiers et 2 Mds de dh  pour permettre au secteur touristique de dépasser la crise du Covid-19.  

A ces fonds se sont ajoutés d’autres au titre de l’apurement d’un certain nombre d’arriérés : 8 Mds de dh pour la promotion après 2 ans de gel des fonctionnaires et  13 Mds de dh d’arriérés TVA aux entreprises… Côté soutien à l’emploi, le chef du gouvernement a cité le programme Awrach visant à offrir du travail aux chômeurs ou à ceux qui ont perdu leur gagne-pain à cause du Covid ( 100.000 emplois dès la première année)  et le dispositif Forsa consistant à offrir un financement  aux jeunes porteurs de projets dont 18.000 ont déjà été sélectionnés. L’autre chantier de taille concerne la réforme de la santé avec la généralisation de la protection sociale avant la fin d’année  au profit de tous les Marocains comprenant notamment les travailleurs non-salariés. M. Akhannouch a annoncé que d’autres mesures sont dans le pipe dans le secteur éducatif visant la formation de ressources humaines de qualité et leur motivation.

Le président du RNI, qui a renouvelé son engagement de tenir les promesses de campagne du parti,  a clairement expliqué qu’il assumera ses responsabilités jusqu’au bout. Malgré les crises, les difficultés et l’adversité, il est décidé à maintenir le cap.

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