Et voilà le secteur des call centers français qui chevauche de manière pour le moins inattendue l’affaire Pegasus en actionnant une publication spécialisée dans la Relation Client du nom de « En-Contact ». Dans un article mis en ligne le 22 juillet signé par la rédaction, ce magazine s’est lancé dans une longue tirade où il affirme que le Covid-19 « fait trembler l’industrie marocaine du BPO et des call centers » tout en évoquant au passage le dossier obscur Pegasus du nom du logiciel espion israélien que le Maroc aurait acquis pour espionner la France et ses voisins. L’objectif (inavoué) de ce papier, qui sent la commande téléphonée émanant des pontes des call centers français, est de démontrer un supposé lien entre les infections au Covid-19 de certains centres d’appel marocains et le dossier obscur Pegasus avec une accélération du mouvement de migration des opérations BPO des plates-formes du Maroc vers certains pays subsahariens comme le Sénégal, le Bénin ou la Côte d’Ivoire.
En fait, ce départ des flux de ce business volatile vers ces pays, qui offrent pour les rapaces de l’offshoring l’avantage d’être moins disant social (une main d’œuvre corvéable à merci avec des salaires plus misérables, une législation de travail très conciliante et un syndicalisme de très faible intensité) a commencé bien avant la crise sanitaire et la dernière campagne de dénigrement du Royaume. Parmi les premiers à délocaliser son activité au Sénégal figure un certain Moulay Hafid Elalamy, également ministre de tutelle du secteur, qui a implanté son enseigne Majorel à Dakar. Une action qui s’inscrit en contradiction avec ses derniers plaidoyers récurrents en faveur du « Produire local », le « Made in Morocco »… Ce qui doit être bon pour le Maroc ne l’est pas pour Moulahom Hafid ?