CANETON FOUINEUR

Affaire du trafic de pièces de rechange volées sur les Mercedes des clients via des accidents fabriqués...

Auto Nejma rattrapé par son sévice après-vente...
Ahmed Zoubaïr
18/11/2020 0:26
Une sale affaire pour Auto Nejma et un mauvais coup pour l’image de Mercedes...

L’affaire du trafic de pièces de rechange des voitures Mercedes dans les ateliers des service après-vente de...

L’affaire du trafic de pièces de rechange des voitures Mercedes dans les ateliers des service après-vente de Auto Nejma à Rabat  n’en finit pas de faire des vagues. Une victime témoigne...

Est-il possible qu’un accident entre deux voitures soit provoqué à l’intérieur d’un atelier de service après-vente surtout si le concessionnaire a pour nom Mercedes? A priori, un tel scénario est très peu probable pour ne pas dire impossible. Mais chez Auto Nejma Rabat, représentant de la prestigieuse marque automobile allemande, tout relève du champ du possible, y compris le pire! Un client l’a appris à ses dépens et il n’en revient toujours pas, plusieurs mois après les faits, soupçonnant  fortement les employés de l’atelier de réparation d’avoir inventé cette histoire de collusion entre deux véhicules pour l’on ne sait quelles raisons. Mohamed Echerif Kettani raconte sa mésaventure comme un mauvais film, en dégainant preuves accablantes et rapports d’expertise et constat d’huissiers circonstanciés. Le 15 mars 2020, soit quelques jours avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, cet habitant de Fès prend tranquillement la route vers Rabat  au volant de sa Mercedes C 220 diesel.

Défaillances

Destination: Le service après-vente de Auto Nejma pour déposer son véhicule flambant encore neuf, 29.000 kilomètres au compteur acheté 7 mois plus tôt. La montre indique 14 heures lorsque la berline  de couleur bleue est réceptionnée par le technicien. Or, au grand étonnement du propriétaire, la réparation prend plus de temps que nécessaire. A chaque fois qu’il demande pourquoi son affaire traîne, on lui demande de patienter encore un petit moment sur un ton peu amène. Celui qui finira par perdre patience décide vers le coup de 18 heures 30 d’aller lui-même voir de quoi il retourne.  Et là, il est estomaqué, n’en croyant pas ses yeux. Sa Mercedes est sérieusement abimée  : airbag latéral arrière déclenché, aile arrière droit endommagé, porte arrière droite cabossée, seuil de porte tordu, passage de roue arrière droite ainsi que le pare-chocs arrière détériorés. En plus de ces dommages visibles à l’œil nu,  le cabinet d’expertise mandaté par la victime révèle dans son rapport des dégâts mécaniques :  pneu éclaté, jante enfoncée et pliée, essieu arrière droit  déformé déporté à l’avant. Un  vrai massacre. «J’ai eu aussitôt l’impression, devant le ton menaçant, voire agressif des techniciens,  d’avoir mis les pieds non pas dans une maison respectable représentant une grande marque automobile mais dans en milieu hostile tenu par une bande malintentionnée », témoigne-t-il auprès du Canard. « Figurez-vous que je me suis senti tellement en insécurité devant les dérapages verbaux de mes interlocuteurs  que j’ai dû appeler la police », ajoute-t-il.

Le lendemain de cet événement fâcheux, notre client reçoit  une lettre  datée du 17 mars 2020 avec entête Mercedes-Benz  et cachet de Auto Nejma Maroc. Signée du responsable service après-vente, cette correspondance fait état «de la survenance d’un accident de circulation (…)  lors du « déplacement» du véhicule  «au niveau du parking de nos ateliers». Sans autre explication. Or, les conclusions du rapport d’expertise démentent la thèse de l’accident au vu de plusieurs éléments tangibles. A commencer par les dégâts constatés sur le deuxième véhicule impliqué dans  le prétendu sinistre qui  sont minimes  et sans commune mesure avec  ceux causés au véhicule de M. Kettani.

Autre facteur à charge mentionné dans le rapport d’expertise, la vitesse autorisée dans les ateliers de réparation est censée être « limitée ». Conclusion : les chocs violents subis par la Mercedes ont certainement eu lieu en dehors des locaux de Auto Nejma suite à un accident impliquant une vitesse de plus de 60 km/h. Les techniciens du concessionnaire ont visiblement  menti sur les circonstances de ce sinistre pour le moins troublant.

Ce scandale exhale les relents d’un trafic de pièces détachées d’origine à travers l’orchestration de faux accidents par les techniciens du service après-vente. Objectif inavoué : extraire des voitures intentionnellement  endommagés les pièces qu’ils revendent ensuite via des circuits parallèles. Interpelés, les accusés ont été déférés devant la justice. Manifestement, l’affaire de M. Kettani n’est pas un cas isolé. Plusieurs propriétaires, qui ont eu affaire à ce service après-vente, ont été victimes de ces procédés frauduleux qui sont symptomatiques de graves défaillances internes et d’absence de contrôle qualité et de contrôle tout court...

On ne sait pas encore comment compte réagir la maison mère face à ces agissements préjudiciables à son image de marque. Mais une chose est sûre : Ce qui ressemble à une sortie de route d’Auto Nejma est de nature à impacter le relation entre la famille Hakam, concessionnaire historique de la marque à l’étoile et les dirigeants allemands de Mercedes Benz. Un nouveau virage va-t-il se dessiner ?

Le DG d’auto Nejma : « c’est  le destin !  »

Pour toute indemnisation pour le grave préjudice subi,  Mohamed. Echerif Kettani  se voit proposer la réparation de son véhicule à la charge du concessionnaire «  suivant les normes du constructeur ». C’est tout !  Circulez, il n’ y a rien à voir…. Or, au vu de ces dégâts importants exigeant une intervention lourde, l’expert estime que l’état du véhicule est économiquement irréparable. « Nous estimons que  cette réparation ne pourrait le rendre à son état initial (…) quand le propriétaire l’a déposé pour un entretien », conclut l’expert qui a évalué la valeur vénale du véhicule avant l’accident supposé à somme de 400.000 DH. Devant le refus de Auto Nejma du remboursement de cette somme, le client lésé a saisi la justice. Selon la victime, le directeur général de Auto Nejma Adil Bennani, eut cette réponse pour le moins peu professionnelle face à sa mésaventure : «C’est le destin !». Voilà un patron qui sait embrayer…

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