Jamil Manar
9/4/2021 0:18

La question de la gestion et de la valorisation des déchets commence à gagner du terrain au Maroc. Enjeu écologique...

La question de la gestion et de la valorisation des déchets commence à gagner du terrain au Maroc. Enjeu écologique et économique majeur, cette démarche est nécessaire pour une meilleure économie des ressources naturelles et des énergies tout en étant porteuse de nouvelles opportunités économiques…

Le Maroc s’est engagé depuis plusieurs années dans une démarche volontariste de transition vers une économie plus circulaire. Pour y parvenir, le Royaume s’est engagé sur la piste du développement des filières de valorisation des déchets. Ce qui implique l’utilisation des matières recyclées, et la production des biens conçus pour faciliter leur recyclage. Le pays ambitionne également de promouvoir le réemploi et la réutilisation de ces rejets. Selon la Coalition pour la valorisation des déchets « COVAD », il est important aujourd’hui de faire des produits non intentionnels ou les matières premières secondaires la base d’une économie circulaire verte et inclusive. En s’inscrivant dans cette dynamique vertueuse, le Maroc pourra se positionner à la fois comme un leader industriel mondial de la valorisation et le recyclage des déchets, et une des économies décarbonées les plus compétitives et les plus attractives de la région et de tout le continent.

Aujourd’hui, si de grands efforts restent encore à faire, la prise de conscience de l’importance de l’économie circulaire gagne du terrain. En effet, tous les spécialistes sont unanimes sur l’importance de l’économie décarbonatée et la valorisation des ressources secondaires que sont les déchets. Cette économie est porteuse d’opportunités pour les citoyens mais aussi pour les entreprises avec l’ouverture de nouveaux marchés et une  multitude de ressources.  

La COVAD s’est d’ailleurs  fixé comme objectif de faire de l’économie circulaire un projet citoyen, durable et inclusif, créateur de valeur sociétale et environnementale, d’attractivité économique, au niveau international, national et territorial. Il s’agit aussi de créer un écosystème intégré des déchets, massif, compétitif et performant, à travers la consolidation des filières de valorisation des déchets existantes et l’intégration des filières internationales à fort potentiel.

Instance de concertation et de proposition, composée d’acteurs institutionnels et privés, la COVAD a identifié plusieurs mesures prioritaires à même de permettre au Maroc de réussir son projet de transition vers une économie circulaire. Parmi ces mesures on retrouve notamment la mise en place d’un système de gouvernance unifié, agile et opérationnel dédié à l’économie circulaire et à l’économie verte ainsi que la création d’un cadre normatif, réglementaire et fiscal incitatif et adapté aux besoins des opérateurs et des impératifs éco-environnementaux internationaux. Cette structure a accordé également un intérêt particulier à l’élaboration des mécanismes de financement innovants, adaptés à la fois aux projets industriels de grande envergure et aux microprojets de valorisation et de recyclage. Il s’agit également de créer une industrie de valorisation et de recyclage compétitive en focalisant sur les économies d’échelle et une politique d’industrialisation de substitution.

Les atouts de l’économie circulaire  

Concept apparu dans les années 1970, l’économie circulaire est un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus. En opposition avec l’économie classique dite linéaire, qui produit de la richesse sans se préoccuper de préserver les ressources, l’économie circulaire apporte une réponse intéressante aux enjeux du monde de demain. Le modèle de l’économie circulaire s’inscrit donc directement dans le cadre plus général du développement durable.  Elle s’intègre en cela dans une stratégie globale qui fait également appel, entre autres, aux principes de l’économie verte, de l’écologie industrielle, de l’écoconception ou encore de l’économie de la fonctionnalité.


Sacs en plastique : Une loi qui ouvre une belle voie…  

Depuis le 1er juillet 2016, la loi marocaine interdit la production, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation de sacs en plastique destinés à l’emballage. Deux ans après son entrée en vigueur, cette loi a permis de bannir définitivement l’usage des sacs en plastique au niveau de la moyenne et grande distribution. Avec cette interdiction, la demande en produits alternatifs s’est considérablement accrue et l’offre des entreprises a suivi le rythme. La production de sacs non tissés est passée de 1,8 à 3,2 milliards de sacs et celle des sacs tissés de 1 à 1,2 milliard de sacs durant la deuxième année de mise en œuvre de la loi.

Toutefois, l’utilisation de sacs interdits a persisté dans les souks et le commerce ambulant et non organisé, qui s’approvisionnent auprès de réseaux clandestins et de la contrebande. Malgré les efforts des autorités et les multiples saisies opérées, le phénomène semble prendre de l’ampleur sur le plan national.

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