Abdellah Chankou
4/11/2021 16:21
Les atouts de Dakhla sont considérables et ne demandent qu'à être valorisés.

Accrochée à une péninsule qui s’étend entre océan Atlantique et lagune aux confins du Sahara, la perle du désert marocain...

Accrochée à une péninsule qui s’étend entre océan Atlantique et lagune aux confins du Sahara, la perle du désert marocain offre des attraits incomparables qui la qualifient à devenir une destination touristique d’envergure mondiale et un hub régional de premier plan.

Toutes les deux heures, trois Boeing et un airbus bondés de passagers venus des quatre coins du monde atterrissent dans un bruit de moteur assourdissant.  Très peu de charters, les vols sont essentiellement réguliers. Après l’accomplissement des formalités en un temps record, avec le sourire, des policières des frontières en prime, les voyageurs pour la plupart des fortunés que l’on reconnaît à leur accoutrement signé se dirigent d’un pas assuré vers le terminal arrivée. Un peu à l’écart du tapis à bagage où ils entreprennent de récupérer leurs valises avec l’assistance d’une équipe d’agents d’accueil dépendant de l’aéroport, attend patiemment, munis de pancartes avec les noms des passagers, une kyrielle de chauffeurs dont certains portent un uniforme noir impeccable. A la sortie, une file de véhicules flambant neuf réservés pour les transferts à l’hôtel s’offre à leur regard ravi : autocars, minibus, véhicules 4X4, berlines et même des limousines. La montre indique 12H30. Un petit vent léger caresse les visages. Le soleil brille, il fait beau. La température extérieure est de 23 degrés. Le paradis sur terre.  Après l’embarquement des visiteurs, le convoi se met en marche. Cap sur les établissements hôteliers et autres villages de vacances de luxe qui ont ouvert leurs portes dans  le sillage d’un groupe pionnier prestigieux, Trump International  Sahara Hôtel and Casino, un bâtiment à l’architecture moderne aux allures de catamaran  qui surplombe avec ses 82 étages une baie à la couleur turquoise. Une statue en bronze à la gloire de l’ex-président américain trône en plein centre-ville en guise de considération pour sa reconnaissance en décembre 2020 de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Bienvenue à Dakhla !

Le temple incontournable des amateurs de sports de glisse est depuis quelques mois seulement le nouveau must de la jet set mondiale en quête de dépaysement, divertissement et sensations fortes entre mer et désert.  Capitale de la région Oued Eddahab, Dakhla n’est plus ce qu’elle était, une terre presque vierge qui a du mal à valoriser ses innombrables atouts longtemps figés à l’état naturel.  Désormais, elle affiche la plupart du temps complet.  Difficile de trouver une chambre si l’on ne s’y prend pas au moins trois mois à l’avance malgré ses 120.000 lits, tous établissements confondus. Dans les halls climatisés des hôtels, les touristes en bermuda et chemise hawaïenne côtoient les hommes d’affaires à la recherche d’opportunités en or… Et Dakhla la belle en offre à tire-larigot.  Preuve, la machine à investir fonctionne à plein régime. Jour et nuit. Des projets grandioses jaillissent de terre à un rythme effréné : parcours de golf dessinés par les meilleurs architectes au monde, bungalows sur pilotis s'étirant sur plusieurs kilomètres, parcs d’attractions et à thèmes nouvelle génération, restaurants aux concepts innovants, complexes immobiliers aux façades blanches… Le plus grand casino d’Afrique et même d’Europe a émergé des sables de Dakhla.  

La destination Dakhla fait rêver. Pôle économique régional de premier plan, la ville prend aussi de l’attitude avec ses tours futuristes qui rivalisent de hauteur. Arrimée au port de Dakhla Atlantique,  à la croisée des continents africain, européen, asiatique et américain,  une méga zone franche, spécialisée dans l’industrie, le commerce et la logistique et les énergies du futur, fait pâlir de jalousie ses consœurs  anciennement établies, tellement elle est devenue en peu de temps  un relais privilégié de diffusion du libre-échange. Le centre de gravité économique du Royaume s’est déplacé au Sahara décrété région autonome par Rabat devant le refus récurrent du Polisario d’adhérer à ce plan d’autonomie soutenu pourtant par la communauté internationale.

Littoral exceptionnel

Rarement ville africaine aura suscité autant d’engouement mondial qui fait crouler le CRI de la ville sous les dossiers d’investissements déposés par des aménageurs-développeurs, attirés par cet Eldorado saharien de toutes les promesses. Pour rattraper leur grand retard par rapport à leurs concurrents américains, britanniques asiatiques et arabes, les investisseurs européens, hormis les polonais et les hongrois, mettent les bouches doubles pour se dégotter une place au soleil du Sahara. Fruit d’une vision royale tournée vers l’avenir, la transformation de la perle du Sahara est impressionnante. Dubaï de l’Afrique, selon l’expression d’un chef d’une mission économique polonais subjugué par la région, commence à prendre forme, au grand bonheur des autorités marocaines qui sont en train de toucher les dividendes de leur politique volontariste dans le domaine des infrastructures et l’amélioration remarquable du climat des affaires. En somme, Dakhla est devenue la place où il fait bon vivre et réussir. Y compris pour des milliers de jeunes marocains, subsahariens et même européens en quête d’un meilleur avenir.  

Le boom de Dakhla a eu comme effet de provoquer un transfert considérable de populations vers les régions de Oued Eddahab et de Laâyoune-Sakia El Hamra, ce qui a contribué, au passage, au peuplement du Sahara. Bien que ce dernier représente un peu de plus de 50% de la superficie nationale, il compte paradoxalement moins de 1% de la population du pays. Résultat : Le brassage des populations est tel que le tribalisme, qui a disparu de toutes les régions du pays sauf au Sahara où il a même été nourri et engraissé à coups de prébendes et de rentes au profit de quelques familles, a perdu, à la faveur de l’attractivité des provinces du sud, de sa vigueur, au point que le Polisario a fini par ne plus réclamer le référendum. Soumise à différentes influences et à une dynamique migratoire forte, la société sahraouie est devenue en effet un mélange de races et de peuples issus de diverses cultures. Ce scénario ne relève nullement de la fiction. Cette mue en profondeur est à portée de main. Elle est même inscrite dans les gènes de cette ville qui ne laisse personne indifférent. Accrochée à une péninsule qui s’étend entre océan Atlantique et lagune aux confins du Sahara, servie par un climat doux tout au long de l’année, Dakhla offre un potentiel de développement qui la qualifie à devenir une destination touristique d’envergure mondiale et un hub économique de rang international.  Aux multiples plaisirs de l’eau (sorties en catamaran, planche à voile, Stand up paddle, pêche au gros ou surf du côté de l'océan), grâce à son littoral exceptionnel de près de 670 km, s’ajoutent les sensations uniques induites par un désert aux paysages époustouflants (canyons et falaises, dunes…) où bivouaquer en immersion est un pur bonheur. Voir Dakhla et se divertir. Débarquer à Dakhla et investir. Visiter Dakhla et revenir.

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