CANETON FOUINEUR

Les autorités de tutelle communiquent, sous la pression, sur les complications post-vaccinales

Khalid Aït Taleb et les formes graves d’arrogance
Jamil Manar
4/11/2021 1:52
Aït Taleb gagnerait à soigner sa communication...

Longtemps niés au nom d'une culture d'opacité bien enracinée, les effets secondaires des vaccins anti-Covid-19, dont certains sont graves...

Longtemps niés au nom d'une culture d'opacité bien enracinée, les effets secondaires des vaccins anti-Covid-19, dont certains sont graves, ont été enfin reconnus. Explications.  

Il a fallu la fronde des anti-vaccins et les manifestations tendues qui ont accompagné l’instauration du pass vaccinal par la force d’un communiqué gouvernemental ainsi que les appels à la transparence sur l’innocuité ou non des injections anti-covid pour que le centre anti-poison et de la pharmacovigilance du Maroc (CAPM) sorte enfin de son mutisme. Il faut dire que les citoyens sont de moins en moins rassurés face à la gestion jugée opaque de l’épidémie dans son volet vaccination alors que les langues se délient depuis plusieurs mois pour signaler des effets indésirables sur plusieurs personnes après leur vaccination. Jusque-là, le ministère de la Santé était juge et partie. En fournisseur du vaccin dont il fait également la promotion en vantant son efficacité, il ne réagissait par intermittence que sous la pression au sujet de cas graves effets post-vaccination rapportés en concluant qu’aucun lien de causalité n’a été établi avec l’administration du vaccin.

C’était notamment lorsque des personnes fraîchement vaccinées par le sérum AstraZeneca ont été hospitalisées il y a plusieurs mois pour des complications liées à des caillots sanguins. Certaines d’entre elles en sont probablement même mortes au Maroc, et dans de nombreux pays qui ont, eux, suspendu l’utilisation de ce vaccin.  Mais le ministère marocain de la Santé a préféré s’installer d’entrée de jeu dans le déni en affirmant qu’il n’y a aucune preuve entre ces caillots sanguins et l’administration du vaccin AstraZeneca. Le laboratoire suédo-britannique n’aurait pas fait mieux pour défendre son produit. Cette façon de faire, qui relève de l’anti-communication et de l’allergie à la transparence, a eu comme effet secondaire d’altérer sérieusement la confiance de la population dans les vaccins. Résultat : le ministère de la Santé est aujourd’hui à la peine pour convaincre les citoyens d’aller se faire vacciner pour permettre à un M. Ait Taleb d’atteindre les « 5 millions de vaccinés » qui séparent le pays de l’immunité collective.

En attendant, le centre antipoison et de la pharmacovigilance du Maroc a été donc invité à communiquer en livrant aux citoyens sa comptabilité, tenue jusque-là secrète, des complications post-vaccination. Droits au mur, Aït Taleb et ses équipes - Si tant qu'il en a - reconnaissent une réalité qu'ils se sont employés longtemps à nier.

Risques et bénéfices

Par la voix de sa directrice, Rachida Soulaymani Bencheikh, qui a participé lundi 1er novembre à un webinaire, organisé par la Société marocaine des maladies respiratoires (SMMR), le CAPM a communiqué sur l’ampleur des effets indésirables provoqués chez de nombreux vaccinés contre le Covid-19. Selon Mme Soulaymani, sur les 35.000 cas de problèmes liés à la vaccination anti-Covid signalés au Centre, 99,5 % présentent des complications extrêmement légères.

Dans le détail, 80 % des cas signalés émanent des citoyens alors que 20 % l’ont été par des professionnels de la santé, indique Mme Soulaymani, précisant que les cas considérés comme graves par l’Organisation mondiale de la santé ne représentent que 0,5 %. Effectivement, de nombreux médecins ont eu à traiter des malades vaccinés qui ont chopé le zona, un effet secondaire fréquent observé chez des sujets aux défenses immunitaires faibles, et qui entraîne des pustules qui peuvent rester douloureuses pendant des semaines, voire des mois. Une étude israélienne, publiée récemment dans la revue Rheumatology, a  permis de cerner un peu plus ce problème.  Les chercheurs ont décelé un lien entre l’apparition de cas de zona post-vaccination et la possibilité d'avoir une maladie rhumatismale inflammatoire auto-immune. Sur 491 malades qui ont été vaccinés, six d’entre eux, âgés de 36 à 61 ans, ont chopé un zona, contre aucun dans le groupe témoin.

Les vaccins anti-Covid ne sont pas sûrs à 100 % ; ils peuvent réactiver des maladies latentes et même conduire à des formes graves pouvant entraîner le décès. Communiquer sur cette réalité au lieu de s’employer à l’occulter devrait conduire les services de M. Aït Taleb à procéder à une évaluation constante des risques et des bénéfices des vaccins pour renforcer la confiance dans les programmes de vaccination. Sur ce point essentiel, force est de constater que M. Ait Taleb, qui ne détient que la science confuse, a développé des formes graves d’arrogance…

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