La Catalogne a soif…

Une belle région confrontée à la pire pénurie d'eau de son histoire récente.

Dans le port de Barcelone, un terminal est en cours d’aménagement pour pouvoir accueillir d’ici quelques semaines, des bateaux-citernes remplis d’eau en provenance de Marseille, Tarragone ou encore Murcie. Grâce à ces travaux d’adaptation chiffrés à 5 millions d’euros, chaque jour deux navires de 20 à 40 000 mètres cubes d’eau pourront ravitailler la ville. Impensable il y a encore quelques mois, cette solution d’urgence est désormais envisagée par la Generalitat face à une sécheresse historique, la pire depuis plus d’un siècle.La Catalogne « entrera en état d’urgence sécheresse dans le courant du mois de janvier ». La sonnette d’alarme tirée  mardi  9 janvier par le ministre régional chargé de l’Action climatique, David Mascort, n’a surpris personne. Sans fortes pluies dans les prochaines semaines, la région espagnole sera confrontée à une catastrophe hydrique sans précédent. Depuis deux ans, la Catalogne  (7,6 millions d’habitants) tente de retarder ce scénario noir  en soumettant à des restrictions d’eau les secteurs industriel et agricole, et en appelant à la responsabilité de chaque citoyen. Les jardins publics ne sont plus arrosés et les fontaines ont été mises à l’arrêt. De leur côté, les usines de dessalement et réutilisation des eaux usées tournent à plein régime,  permettant de faire baisser plus lentement les réservoirs de la région, désormais à seulement 18 % de leur capacité. La moitié de l’eau coulant dans les robinets de de Barcelone provient de ces récentes installations. Mais cette batterie de mesures s’avère insuffisante  face à la persistance de sécheresse. Face à ces perspectives alarmantes, la région a pris les devants et a équipé le port de Barcelone pour l’accueil de bateaux-citernes venus du sud de la Catalogne, des Baléares ou de Marseille. La ville pourra ainsi réceptionner chaque jour 40 000 m3 d’eau, l’équivalent de la consommation journalière de 250 000 habitants. Lorsque les réservoirs ne seront plus qu’à 16 % de leur capacité, les permis de construire pour des activités hydrivores , comme les établissements touristiques ou les fermes d’élevage, seront gelés. Le secteur industriel  est également concerné. En cas de restrictions encore plus drastiques, certaines usines pourraient être contraintes de cesser leur activité. Eau chômage technique  !

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