Mohamed Larbi Belcaïd, maire PJD de Marrakech.

Le juge d'instruction près la cour d'appel de Marrakech a décidé, mercredi 3 mars, de transférer le dossier du maire islamiste...

Le juge d'instruction près la cour d'appel de Marrakech a décidé, mercredi 3 mars, de transférer le dossier du maire islamiste de la ville, Mohamed Larbi Belcaïd, et son adjoint Younes Benslimane, à la chambre criminelle de première instance pour dilapidation de fonds publics. Les deux élus sont poursuivis pour des irrégularités relevées dans la passation des marchés en relation avec la Conférence de Marrakech de 2016 sur les changements climatiques (COP 22). La justice s’était saisie d’une plainte en 2017 de l’Association marocaine pour la défense des droits de l’Homme au Maroc (AMDH) qui avait estimé que les transactions ont été conclues par la mairie de la ville « dans le cadre d’une négociation directe avec un certain nombre d'entreprises sous prétexte de l’urgence », ce qui constitue une « violation du décret relatif aux marchés publics ».

Belcaid et ses services avaient en effet justifié leur recours au gré à gré, une pratique très courante au Maroc, au lieu de passer la procédure des appels d’offre par « l'engagement de la commune » à réaliser les projets programmés, d’un montant de 280 millions de DH, en évitant des retards surtout qu’il s’agissait d’un événement d’envergure international. Un argument réfuté par l'association plaignante qui affirme qu’à titre d’exemple, les câbles pour les bus électriques de la ville n’ont été installés que « des mois après la fin de cette conférence». L’AMDH a déclaré, par ailleurs, aux enquêteurs qu’après avoir épluché les comptes relatifs à ces marchés, il s’est avéré que certains ont été surévalués, d’autres n’ont toujours pas vu le jour tandis que certains chantiers étaient toujours en cours trois mois après la fin de la COP 22.

Poursuivis pour dilapidation de deniers publics et signature de contrats de gré à gré sans disposer de la qualité les habilitant à procéder à ce type d'accords, suivant les dispositions des articles 381 et 241 du Code pénal, le maire et son adjoint risquent gros. Tout comme les quelque 70 chefs d’entreprises responsables au Conseil communal, impliqués dans cette affaire obscure. Tout ce beau monde a cru pouvoir profiter de la conférence sur le climat pour mieux faire respirer son business ?

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