Le gouvernement islamiste doit faire face à une triple urgence: économique, sociale et sanitaire. Un plan de relance...

Le gouvernement islamiste doit faire face à une triple urgence: économique, sociale et sanitaire. Un plan de relance ambitieux est urgent pour aider le pays à soigner ses multiples fractures tout en lui permettant de mieux respirer...

A la veille du démarrage, jeudi 25 juin, de la deuxième étape du confinement allégé, le Maroc est aux prises avec un rebond spectaculaire, jamais atteint, des contaminations au Covid-19 : 10.907 cas cumulés contre un nombre de morts toujours bas (216 décès) à la date du mercredi 24 juin à 18h00.

En quelques jours, nous avons eu plusieurs centaines de nouveaux cas qu'en deux mois", fait remarquer un médecin, une pointe d'inquiétude dans la voix. "C'était quelque peu prévisible, renchérit un épidémiologiste. Le pays est en train de subir les contrecoups du ratage du déconfinement".

Alors que le pays a vu le nombre des infections descendre sous la barre des 100 et même de 50 cas, la courbe a brutalement repris son envolée à partir du jeudi 18 juin avec l’apparition d’un énorme cluster, à Lalla Mimouna dans la région de Kénitra, de près de 500 cas parmi les ouvrières agricoles. Depuis, on assiste quotidiennement  à une hausse spectaculaire des contaminations.

Le Premier ministre Saadeddine Al Othmani réuni ce mercredi 24 juin les responsables du ministère de la Santé. Message délivré: comme il est impossible de revenir au confinement, il faut trouver des solutions pour gérer la situation sur le terrain. Panique à bord surtout que de plus en plus de villes commencent à être de nouveau touchées par la pandémie.

Ce rebond, qui inquiète les autorités marocaines, intervient à un moment où plusieurs pays dont l’Allemagne et le Portugal sont confrontés à une deuxième vague du Covid-19. Celle-ci a obligé les autorités de Berlin et de Lisbonne à procéder au re-confinement de la population dans certaines régions.

Ce jeudi 25 juin marque la reprise attendue depuis plusieurs semaines dans de nombreux secteurs de service : restaurants, cafés, hammams, clubs de sport, salons de coiffure et centres d’esthétique. Quasiment à l’arrêt depuis mars dernier, ces commerces mettront du temps à retrouver des couleurs et leur niveau d’affaires d’avant. Le redémarrage est d’autant plus difficile que les gérants de ces commerces sont obligés de se conformer à un protocole sanitaire strict (distanciation sociale, gestes-barrières…). La réanimation de l’économie nationale après plus de trois mois de mise en sommeil s’annonce compliquée. Certains secteurs sont plus touchés que d’autres, notamment celui du tourisme, de l’événementiel et des traiteurs (toujours interdit de reprise). C’est dans ce contexte incertain et difficile que les partenaires sociaux ont repris langue mercredi 24 juin sous la présidence d’un ministre du Travail en délicatesse avec la CNSS. Les syndicats sont entrés dans ce round de négociation avec l’envie d’en découdre avec le patronat. Motif : la demande officielle formulée par la CGEM de reporter l’augmentation de la deuxième tranche du Smig (prévue pour juillet 2020) en excipant des effets négatifs de la pandémie sur le tissu productif national. Les salariés, notamment ceux qui sont rivés en bas de l’échelle, sont beaucoup moins lotis, à cause de la crise sanitaire qui leur a fait perdre qui son travail, qui son pouvoir d’achat, déjà érodé avant l’avènement du Covid-19. L’urgence sociale et économique est là.

Il appartient au gouvernement de trouver des solutions aux attentes des uns et des autres dans le cadre de plan de relance général qui soit fort et ambitieux. Vaste programme…

L’autre sujet de mécontentement et non des moindres concerne le télétravail. Le syndicat UMT n’a pas apprécié que la CGEM ait fait cavalier seul en pondant sans concertation aucune un projet jugé « profitable aux seuls employeurs». On verra si le gouvernement islamiste saura prendre les mesures susceptibles de permettre au pays de mieux respirer…

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