Le Maroc a du mal à divorcer avec le mariage des filles

Le président du ministère public El Hassan Daki.

« Le mariage des mineures représente un phénomène social où s’interfèrent le  facteur juridique, social, économique, religieux et culturel, ce qui démontre que l’approche judiciaire ou juridique à elle seule n’est pas susceptible d’éradiquer ce phénomène ». Ce constat émane du Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du ministère Public, El Hassan Daki, qui intervenait mercredi 24 novembre, à Ben Guérir lors, lors d’une rencontre régionale consacrée au suivi et à l’évaluation de la mise en œuvre de la convention-cadre signée entre le ministère public et le ministère de l’Éducation Nationale en vue de la lutte contre la déperdition scolaire et l’éradication du mariage des mineures.

Selon M. Daki, les tribunaux marocains continuent à crouler sous les demandes de mariages des mineures. Rien qu’en 2020, leur nombre a atteint près de 20.000 demandes et quelque 13 335 autorisations de mariage ont été délivrées.  Nous sommes donc face à un véritable phénomène social qui trouve son origine dans de nombreux facteurs comme l’ignorance, la pauvreté et la mauvaise interprétation de la religion. Le Procureur général du Roi près la Cour de Cassation a pointé du doigt une série de lacunes comme le faible recours à l’assistance sociale dans les tribunaux et à l’expertise médicale pour l’autorisation du mariage des filles. Les associations de défense des droits des femmes plaident pour une modification de la loi afin que les filles de moins de 18 ans ne puissent pas se marier. Une loi en vertu de laquelle l’autorisation du juge est obligatoire pour marier les Marocaines âgées entre 15 et 18 ans qui continuent à être mariées dans le cadre du mariage coutumier avec la simple Fatiha dans certaines zones du monde rural. Décidément, le Maroc a du mal à divorcer d’avec une tradition archaïque préjudiciable aux droits des filles à l’éducation et à l’épanouissement.

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