Ahmed Zoubaïr
14/9/2023 0:02

Le Maroc est en train de perdre sa réputation de pays figurant parmi les moins chers au monde. Plus cher que l’Espagne voisine côté panier..

Le Maroc est en train de perdre sa réputation de pays figurant parmi les moins chers au monde. Plus cher que l’Espagne voisine côté panier de la ménagère moyen dans une grande surface.

Du jamais vu ! En l’espace de moins d’un mois, celui d'août, les prix à la pompe ont connu pour la cinquième consécutive une hausse assez significative. Résultat : Les tarifs des carburants affichés, près de 13,60 DH pour le gasoil et 15,50 DH pour l’essence, sont comparables à ceux de certains pays européen! A titre de comparaison, en moyenne, dans le monde, le prix d’un litre d’essence est de 1,04 euro, tandis que le prix d’un litre de gazole est de 0,97 euro", indique le magazine spécialisé  Auto Plus.

Face à cette flambée spectaculaire justifiée par une baisse de l’offre décidée par l’OPEP, le gouvernement a relancé la subvention destinée aux professionnels du transport des voyageurs et des marchandises. Mais aucun soutien pour les automobilistes qui doivent payer leur plein aussi cher que dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine. Très chère rentrée. Au goût amer. Cette tendance haussière  n’est pas près de s’arrêter, au grand désespoir des Marocains. Les plus touchés sont évidemment  les catégories  socialement fragiles dont le pouvoir d’achat ne cesse de fondre comme neige au soleil. Surtout avec la nouvelle envolée  de la facture alimentaire (légumes, fruits et viandes) et scolaire  (fournitures et manuels) sur fond d’inflation érode les salaires réels dans des proportions considérables. Du coup, la revalorisation du SMIG et du SMAG de 5% depuis septembre 2022 et de 5% à partir du 1er septembre 2023 est loin de compenser les effets de cette forte inflation.  

Devant cette situation, le Maroc est en train de perdre sa réputation de pays figurant parmi les moins chers au monde.  Plus cher que l’Espagne voisine côté panier de la ménagère moyen dans une grande surface alors que le salaire minimum dans ce pays est de 1260 euros ! Là où l’on voit que le coût de la vie pour le citoyen lambda marocain au revenu modeste ou irrégulier est devenu insupportable dans un quotidien qui pèse  des tonnes.

En raison de la hausse des prix des légumes et des viandes notamment dans les grandes villes, le tajine  est devenu un luxe.

Or, l’inflation n’est pas la seule en cause dans cette flambée des prix qui touche  tous les produits qu’ils soient de première nécessité ou non. Cas très particulier, le Maroc, c’est archi connu,  souffre de la multiplicité des réseaux d’intermédiaires qui prélèvent dans l’informel absolu  et sans aucune valeur ajoutée des commissions confortables sur le circuit de distribution. Ce sont  eux qui mettent le feu au marché en profitant de l’opacité et du laxisme  qui prévalent dans ce domaine.  

Cette situation met en lumière l’archaïsme qui caractérise encore certaines activités au Maroc et les tergiversations à entrer de plain-pied dans la modernité et l’ère  la transparence. Cela participe du même schéma de cette armée de gardiens de voitures qui  ont pris le contrôle de de toutes les rues, artères et commerces formels et informels de Casablanca et d’autres villes. Fausse activité mais véritable pompe à fric qui échappe à toute fiscalité, organisée par des réseaux occultes d’élus véreux  qui utilisent  tous  les oisifs  du pays pour se livrer jour et nuit au racket des automobilistes au vu et au su des autorités…Il suffit   de s’arrêter 30 secondes  pour acheter une baguette de pain dans une boulangerie pour se faire taxer en échange d’aucun service  d’au moins 2 DH (certains parkings sauvages les week end imposent  un tarif entre 5 et 10 DH). Où va cette montagne d’argent en liquide? Motus et bouche cousue. Ce système mafieux et anachronique, en plus d’être une source de  nuisance urbaine, empêche la modernisation du stationnement sur voirie  incarné par les parcmètres. Ce qui  renvoie par conséquent  une image très peu flatteuse du pays  du fait d’un environnement social alourdi par une série de phénomènes indisposant comme la mendicité et les vendeurs ambulants.

Il est illusoire d’entrer dans la modernité avec un pied bien enfoncé dans les archaïsmes tolérés  au nom de certaines considérations sociales. Le développement est affaire de choix clairs et audacieux.

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