Jamil Manar
24/3/2022 1:54
Abdellatif Jouahri.

Quand l’agriculture marocaine éternue, le PIB s’enrhume. Ainsi va la croissance économique...

En janvier dernier, la Banque mondiale tablait sur un taux de croissance de l’économie marocaine de l’ordre 3,2% contre 2,9% pour le HCP. On allait enfin sortir la tête de l’eau et retrouver des couleurs après une croissance négative de - 6,20 %, due à la crise sanitaire. Fausse alerte. La guerre de Poutine contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février, est passée par là, fracassant tout sur son passage : flambée des cours des principales matières premières (hydrocarbures, céréales, minerais…) et dévissage des taux de croissance. Au Maroc, ce taux ne sera plus, selon un communiqué de Bank Al Maghrib, publié mardi 22 mars, à l’issue de la première session de son conseil au titre de l’année 2022, que d’un très maigre 0,7%. Victime également, en raison de l’insuffisance des pluies, d’une récolte céréalière chétive prévue en 2022 de près de 25 millions de quintaux (contre 102 millions l’année précédente). Quand l’agriculture éternue, le PIB s’enrhume. Ainsi va la croissance économique au Maroc. Pleine d’incertitudes car trop dépendante du ciel. Difficile de se projeter dans l’avenir avec une structure économique à la merci de facteurs autant endogènes qu’exogènes et même anxiogènes… « La valeur ajoutée agricole devrait ainsi baisser de 19,8 %, ramenant la croissance économique à 0,7 % en 2022 après un rebond qui aurait atteint 7,3 % en 2021 », explique la Banque centrale dans son communiqué.

La hausse spectaculaire des cours du baril de pétrole avec l’envolée continue qu’il  provoque dans les pompes à essence, conjuguée à celle de certains produits de grande consommation (blé et huile de table notamment) a enfanté une augmentation de l’inflation.  Celle-ci devrait, selon Bank Al Maghrib, atteindre 4,7% en 2022 après avoir été de 1,4% un an auparavant. L’érosion du pouvoir d’achat, est une menace pour la paix sociale. Le gouvernement en est conscient, qui entend le préserver via une aide directe accordée aux transporteurs, en augmentant les charges de compensation du gaz butane. Bref, l’année 2022, contaminée par le conronavirusse, est de loin se présenter sous de bons auspices. En 2023, sous l’hypothèse d’une récolte moyenne de 75 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole augmenterait de 17 %, portant la croissance à 4,6 %, indique la banque de Abdellatif Jouahri. Mais que valent sincèrement ces prévisions optimistes dans un monde de plus en plus incertain, trouble et instable (crises sanitaires, sécheresse, guerres, changements climatiques…), qui les fait régulièrement démentir. La seule vérité qui vaille dans un tel contexte? C’est d’arrêter de tirer des plans sur la comète quand on n’a pas la maîtrise de son destin. Bonjour l’étau de croissance.

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