Aziz Akhannouch.

Avec le triomphe électoral du RNI et la chute foudroyante de la maison islamiste par les urnes, une page se tourne et une nouvelle...

Avec le triomphe électoral du RNI et la chute foudroyante de la maison islamiste par les urnes, une page se tourne et une nouvelle commence dans l’exercice du pouvoir au Maroc. Dans l’espoir et l’optimisme pour des lendemains qui chantent. Perçu par les électeurs comme le parti par qui  la rupture pouvait arriver et faire oublier les années de ruine islamiste, le RNI, qui a  été conduit  à la victoire par son leader entreprenant  au terme d’une campagne électorale rondement menée, a reçu  des Marocains un mandat clair et franc. Objectif : réaliser le changement promis et surtout les engagements déclinés en mesures, consignés dans son programme politique précis et chiffré. C’est dire que le RNI, désormais locomotive du gouvernement, n’a pas droit à l’erreur s’il veut éviter un vote sanction lors des élections législatives de 2026, similaire à celui qui vient de frapper le PJD. Le prochain cabinet, dirigé par Aziz Akhannouch, qui a obtenu la confiance royale, sera d’abord jugé sur le travail des femmes et des hommes qui le composent. D’où l’importance décisive du choix de ses membres qui, censés prendre leurs nouvelles responsabilités avec l’esprit débordant d’idées et de projets, doivent être de nouveaux visages à la compétence reconnue dans les secteurs qui leur sont dévolus. En somme, le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ne doit pas continuer à rester figé au stade de slogan incantatoire… Car il n’ y a rien de mieux pour flinguer un gouvernement que de l’encombrer de cette kyrielle de militants sans aucun savoir-faire ni vision politique qui conçoivent la ministrabilité comme une récompense pour leur loyauté envers le chef  ou pour leurs années de militantisme se limitant en vérité souvent à une présence physique dans les instances du parti. Ces profils, qui ont montré leur grande futilité au pays, ont pris l’habitude de plomber bien des gouvernements qu’ils quittent sans avoir marqué la vie du pays, sinon pour nombre d’entre eux par leurs frasques retentissantes…  

Pour bien entamer, aussi, le capital sympathie d’une majorité, rien de tel que de céder aux ambitions des vieux chevaux de retour qui se bousculent déjà au portillon pour revenir aux affaires. En sa qualité de parti-locomotive, censé avoir veillé au bon choix de l’équipe au pouvoir, le RNI serait comptable, plus que ses partenaires, vis-à-vis de la population des éventuelles erreurs de casting à ce niveau-là… Rompre avec la multiplication des portefeuilles ministériels pour satisfaire tel ou tel parti contribue grandement, comme on l’a vu par le passé, à la surcharge d’un exécutif et par conséquent à réduire son inefficacité. La meilleure approche à cet effet, efficacité oblige, est d’élaborer une architecture  qui  privilégierait la logique des pôles dirigés par des ministres politiques de plein exercice et renforcés par des secrétaires d’État, pas nécessairement partisans, dont le rôle est de plancher, en faisant appel à leur expertise, sur les grands dossiers stratégiques et aider leurs ministres respectifs à prendre les bonnes décisions…    

Autre défi et non des moindres, former une majorité cohérente et homogène qui travaille dans la même direction, loin de toute tension inutile. Faute de quoi, le gouvernement, malgré toute la bonne volonté du monde, s’exposerait aux tiraillements et autres dissensions qui ont miné les gouvernements précédents et particulièrement celui de Saadeddine Al Othmani paralysé par des querelles permanentes qui ont éclaté au grand jour et impacté considérablement l’efficience gouvernementale. Or, les gages de cette convergence résident dans le partage par les alliés au pouvoir de la même sensibilité politique et de leur capacité à travailler en bonne intelligence et à appliquer un programme commun qui puisera, selon Aziz Akhannouch, sa philosophie et ses lignes directrices de celui du RNI… Gageons que le chef du gouvernement désigné saura, de par son expérience politique et ses qualités intrinsèques, éviter tous les écueils susceptibles d’entraver l’action de son cabinet et l’empêcher de concrétiser ses engagements.      

Il est évident que la victoire écrasante du RNI a suscité bien des espoirs dans la population où les attentes sont énormes. Or, le gouvernement, qui a du reste du pain sur la planche (la crise sanitaire et ses dégâts colossaux, nouveau modèle de développement…), n’a pas baguette magique pour résorber rapidement l’ensemble des déficits. En plus de peser sur la réforme des secteurs stratégiques (enseignement, santé, transport maritime…) et d’actionner les leviers pour booster l’emploi des jeunes, le futur cabinet a objectivement les moyens de mettre en place les mesures adéquates pour rendre justice aux couches défavorisées qui sont les plus grandes flouées de la croissance.

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