Le monde a célébré le mardi 31 mai la Journée sans tabac. L’occasion de rappeler que la cigarette n’est pas seulement néfaste pour la...

Le monde a célébré le mardi 31 mai la Journée sans tabac. L’occasion de rappeler que la cigarette n’est pas seulement néfaste pour la santé mais elle l’est aussi pour l’environnement.

A chaque fois qu’une cigarette est fumée, des substances chimiques sont larguées dans l’atmosphère, ce qui pollue l’air. Mais cela est loin d’être le seul impact néfaste que provoquent les cigarettes sur l’environnement. Il est temps de comprendre que les mégots de cigarettes font partie de la même catégorie de déchets que les bouteilles plastique ou les emballages de glace. Les jeter dans le caniveau, par la fenêtre de la voiture, ou les laisser sur la place n’est pas acceptable, mais pour une raison ou une autre, en société, de telles actions ne sont pas encore perçues comme quelque chose de mal.

Arrêter la cigarette est certainement très difficile, cependant, si nous appelions les services téléphoniques d’aide à l’arrêt du tabac, les conséquences du tabagisme pourraient être réduits. Les mégots de cigarettes sont le déchet le plus jeté au sol dans le monde et un pollueur majeur sur les côtes. Selon les résultats des examens publics sur la pollution plastique, les mégots de cigarettes représentent près de 30% des déchets plastiques collectés. Selon une étude, à Washington, la majorité des fumeurs (74,1%) ont jeté, au moins une fois, leur mégot par terre ou par la fenêtre d’une voiture.

La plupart du temps, les filtres de cigarette sont faits en acétate de cellulose. Il s’agit d’un type de plastique. Ils ont besoin d’environ 20 ans pour se bio-fragmenter et finir en micro-plastique. Ils ne seront plus visibles, mais ils resteront dans l’eau, se mélangeront dans le sable et pourront se retrouver dans nos assiettes à travers la chaîne alimentaire. Aux États-Unis, les filtres d’acétate de cellulose peuvent être recyclés en bancs. Mais cela n’est pas une solution au problème, cela traduit une vérité : nous n’avons pas besoin d’autant de bancs, qui finiront tout de même par se retrouver à la déchetterie. La composition des résines de tabac, qui se déposent sur les filtres en acétate de cellulose, se comporte de plus de 3 500 substances chimiques.

Plusieurs d’entre elles sont toxiques pour les poissons mais aussi cancérigènes pour l’Homme. Parmi ces substances toxiques, se trouvent de l’aluminium, du brome, du chrome, du cuivre, du fer, du plomb, du manganèse, du nickel, du strontium, du titane, du zinc, du cadmium, du mercure, de l’arsenic, facilement transportés par l’eau, polluant ainsi le sol et l’eau. Les résultats d'expériences montrent que les substances chimiques dérivées des filtres de cigarettes sont mortels pour la daphnie (de petits crustacés) : il suffit d’un mégot et demi dans un litre d’eau pour que tous les organismes vivants présents dans l’eau meurent sous 48 heures. La production de tons d’acétate de cellulose entraîne l’émission de 1,4 tonne de gaz à effet de serre en CO2.

Aux États-Unis, environ 44 000 tonnes de déchets prennent la forme de filtres de cigarettes chaque année. Il s’avère que, seule, la production de filtres génère l’émission annuelle de plus de 61 millions de tonnes de gaz à effet de serre, ce qui est l’équivalent de l’empreinte carbone annuelle de 15 400 personnes (sachant qu’en moyenne, l’empreinte carbone d’une personne est de 4 000 tonnes de dioxyde de carbone par an). Le tabac tue plus de 7 millions de personnes par an et demeure la plus grande cause de mortalité évitable. En 2012, environ 947 millions de fumeurs dans le monde ont consommé 6,25 milliards de cigarettes chaque année. Près de 80% des morts prématurés issus du tabagisme se manifestent dans les pays à faible et moyen revenus.

Chaque année, 11,4 millions de tonnes de bois sont utilisés seulement pour le séchage du tabac (comme carburant), sans parler des coûts additionnels liés à la production du papier à cigarette et de l’emballage pour les produits manufacturés. Chaque année, le tabagisme amène dans l’atmosphère 3 à 6 000 tonnes de formaldéhyde, 17 à 47 000 tonnes de nicotine, 3 à 5 millions de tonnes de CO2. Pour le séchage de feuilles de tabac, toutes les 300 cigarettes produites dans le monde, un arbre est brûlé. Près de 10 fois plus de cigarettes sont fumées en Chine que dans n’importe quel autre pays. L’industrie nationale de tabac de Chine (CNTC) produit environ 44% de toutes les cigarettes consommées dans le monde mais ne présente aucun rapport public sur son impact environnemental. La consommation annuelle et totale d’énergie des entreprises de tabac équivaut à la construction d’environ 2 millions de voitures.

Aux États-Unis, la lutte contre le tabagisme se concentre principalement sur la délimitation de zones où cela est permis ou non. En parallèle, l’industrie du tabac continue de produire des milliards de cigarettes et il est peu probable que l’interdiction de fumer dans les avions ou que les services téléphoniques d’aide à l’arrêt du tabac puissent freiner la situation. Le premier mai, jour de la Journée mondiale sans tabac, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a présenté un rapport portant sur les conséquences du tabagisme sur l’environnement mondial. La journée mondiale sans tabac, présente sur la liste des Journées Internationales des Nations Unies, a été officiellement proclamée par l’OMS en 1988. Son thème, en 2017, formulé dans le titre « Le tabac est une menace au développement », vise à attirer l’attention de la communauté internationale sur les conséquences mondiales du tabagisme et à « accentuer les efforts sur le contrôle du tabac, dans le cadre de l’implantation des Objectifs de développement durable jusqu’à 2030. » Le rapport de 72 pages, intitulé « Le Tabac et son impact environnemental : Étude », regroupe les informations de scientifiques des États-Unis, du Canada, d’Allemagne et d’Australie. Il y a quelques faits intéressants qui ressortent de cette étude et l’OMS a tenu à la publier pendant la Journée mondiale sans tabac.

La convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac

Pour répondre à ces problèmes, l’OMS a mis sur la table la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, initialement adoptée en 2003.

Son cinquième volet est totalement dédié à la protection environnementale et inclut des mesures telles que la publication obligatoire de rapports détaillés environnementaux par les entreprises de tabac, la protection de la population de la fumée de tabac, la régulation des composants des produits de tabac, l’amélioration des connaissances sur les effets du tabagisme, les interdictions sur la publicité autour de produits de tabac, l’introduction de la responsabilité environnementale des entreprises, etc.

Toutefois, la meilleure option reste probablement d’appeler un service téléphonique d’aide à l’arrêt du tabac et d’arrêter de fumer plutôt que de nuire à soi ou à la nature. En achetant des cigarettes, nous créons un besoin pour une nouvelle production, ce qui signifie soutenir une industrie aux dessous sordides.

Source : natureworldnews.com

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