CANETON FOUINEUR

Accidents à répétition dans certains aéroports

L'ONDA en zone de turbulences...
Jamil Manar
13/9/2023 23:53
Habiba Laklalech, directrice générale de l’ONDA..

En l’espace d’une semaine, l’Office national des aéroports (ONDA) s’est retrouvé au centre de deux incidents majeurs qui posent question..

En l’espace d’une semaine,  l’Office national des aéroports (ONDA) s’est retrouvé au centre de deux incidents majeurs qui posent question.

Le premier acident, qui s’est produit le jeudi 24 août, est un « court-circuit survenu dans le  combiné de mesure de haute tension » de l’aéroport  Mohammed V de Casablanca. Cet accident a coûté la vie  à un technicien de l’office qui a subi des brûlures graves  lors de son intervention pour tenter de réparer la panne. Dans un communiqué publié à l’occasion , l’ONDA reconnaît  certes l’incident mais s’en lave en quelque  sorte les mains en indiquant que les équipements électriques de haute tension installés dans la zone aéroportuaire, comme celui concerné par cet incident, sont sous la responsabilité de l’ONEE, qui en assure la maintenance.

« Le rôle de l’ONDA et de ses techniciens, selon leurs compétences et leurs qualifications, selon les clauses contractuelles et les procédures opérationnelles, se limite à des interventions au niveau des équipements moyenne tension (et non haute tension) et à des constats exclusivement visuels dans le voisinage des équipements hautes tension, en vertu de leurs habilitations et qualifications professionnelles», conclut l’Office. En réponse aux explications de l’ONDA,  l’ONEE donne une tout autre version des faits, en précisant d’emblée que « l’installation siège de l’incident [en question] est propriété de l’ONDA conformément aux limites de propriété contractuelles « entre les deux établissements. L’office d’électricité fait même assumer la responsabilité de l’incident à l’«intervention du technicien de l’ONDA sur cet  équipement sous tension  et sans respect des consignes et des manœuvres de protection  et de sécurité nécessaires» dans ce genre de situation. Entre les deux offices, il y a de la tension dans l’air.

Le second accident est plus spectaculaire et il a touché l’aéroport Angad d’Oujda. Les pluies diluviennes qui se sont abattues, samedi 2 septembre,  sur certaines régions dont l’Oriental ont transformé tous les espaces aéroportuaires en piscine. Les images d’inondation de l’aéroport postées sur les réseaux sociaux montrant des passagers traversant les espaces inondés  en tirant leurs valises sont choquantes . Ce n’est plus un aéroport, mais un port, ont ironisé certains internautes.

Ce scénario pour le moins  insolite interroge directement  les responsables de l’ONDA, à commencer par leur cheftaine Habiba Laklalech sur les raisons d’une telle catastrophe. Les installations aussi stratégiques que les plateformes aéroportuaires sont censées être dotés d’un système de drainage dont le rôle est d’évacuer de manière spontanée et continue les eaux pluviales dans les égouts. Le fait que les eaux ont stagné révèle des dysfonctionnements certains dans ce dispositif essentiel qui protège les personnes et les hommes des risques d’inondations. Aucune mention ou allusion des raisons de  cet incident extraordinaire  dans le communiqué rendu public par l’office qui s’est contenté d’annoncer que « l'intervention des agents de l'office et des prestataires de services relevant de son ressort, ainsi que le soutien des éléments de la protection civile, des autorités locales, des services de la région et de la commune d'Oujda, a permis, aux premières heures du dimanche, de drainer les eaux de la plateforme aéroportuaire et ses installations impactées ».  Ainsi a-t-il  fallu attendre  le lendemain pour que les eaux soient évacuées alors qu’elles devaient  être drainées de manière automatique et instantanée après leur évacuation en surface…

L’inondation de l’aéroport d’Oujda rappelle le scandale du stade Moulay Abdellah à Rabat dont la pelouse a été complètement inondée suite à de fortes pluies lors d’un match du mondial des clubs en 2014. Cette catastrophe a débouché sur le limogeage du ministre des sports de l'époque,  Mohamed Ouzzine. Nommée en février 2021 a la tête de l’ONDA, Habiba Laklalech, qui garde curieusement  son poste de DGA de la RAM, sera-t-elle victime du même débarquement ?

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