Maati Mounjib est placé en détention préventive à la prison d’El Arjat dans la région de Rabat depuis le mardi 29 décembre après le bouclage des investigations préliminaires conduites par la BNPJ. Ainsi en a décidé, après son interrogatoire, le juge d’instruction, dans le cadre de l’approfondissement de l’enquête le visant. L’historien et défenseur des droits de l’homme est accusé de blanchiment de capitaux via le Centre Ibn Rochd d’études et de communication dont il est fondateur, selon un communiqué publié par le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat.

Âgé de 60 ans, M. Mounjib est soupçonné d’avoir monté une enseigne, sous le régime d’une SARL et non pas une ONG, pour recevoir des fonds de l’étranger en échappant au contrôle des autorités. Sur la liste de son patrimoine figurent notamment des biens immobiliers et des comptes bancaires qui « ne correspondent pas aux revenus habituels déclarés par M. Mounjib et les membres de sa famille ». Certaines associations des droits de l’homme, qui voient dans son arrestation une tentative de museler celui qu’elles considèrent comme un opposant, sont montées au créneau pour réclamer sa libération.