On meurt en ce moment plus de la Covid-19 à Tanger que dans les autres villes du Maroc...

On meurt en ce moment plus de la Covid-19 à Tanger que dans les autres villes du Maroc... Faut-il craindre une vague meurtrière ?

Les nouvelles qui viennent de Tanger sont peu rassurantes. Motif : la multiplication des cas graves liés à la Covid-19 dont quelque 23 sont admis en soins intensifs, selon la responsable de la santé  de la ville. Résultat : aujourd’hui Tanger affiche un taux de létalité de 2%, plus élevé que le taux national qui reste aux alentours de 1,6%.

Que le ministre de tutelle Khalid Aït Taleb, confronté par ailleurs à la colère des Tangérois pour avoir parlé d’une « ville du nord » lors de sa conférence de presse conjointe avec le Premier ministre (ce que les habitants, qui réclament des excuses et même sa tête, ont pris pour une marque de dédain à leur égard), ait effectué à deux reprises un déplacement dans la Mariée du nord  laisse penser que quelque chose de grave est en train de s’y jouer.  Le ministre a tenté de rassurer en déclarant récemment que les cas graves  admis en ranimation à Tanger sont des personnes âgées qui souffrent de maladies chroniques. Cette explication est peu convaincante étant donné que les vieux qui pâtissent de comorbidités vivent aussi dans les autres régions du Royaume où le virus est toujours aussi actif. Sans que cela ne fasse déborder leurs services des soins intensifs.

Pourquoi Tanger et pas Casablanca ou Fès, par exemple ?

D’ailleurs, le ton lénifiant de M. Aït Taleb est contredit par les sonnettes d’alarme tirées par certains médecins tangérois sur la gravité de la situation épidémique locale. En prévision d’un afflux massif de patients et pour pallier le sous-équipement chronique des structures de soins locales (l’hôpital Duc de Tovar et l’hôpital Mohammed V), un hôpital de campagne a été installé sur les hauteurs de la forêt diplomatique de la ville où s’est déclaré lundi 20 juillet un incendie qui ravagé près de 36 hectares. Une question terrifiante taraude les esprits des responsables de la santé : Et si la ville était aux prises avec une souche plus virulente de la Covid-19 ?  Si c’est le cas, cette souche dangereuse a-t-elle été importée à l’étranger, à la faveur du retour par voie maritime des Marocains résidents ou bloqués à l’étranger ? Auquel cas il faudrait retrouver le patient zéro et procéder au traçage de tous ses contacts.

Ce qui ressemble à une mission impossible. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin… Le taux de reproduction connu sous le R0,  pourrait alors connaître une forte reproduction. Depuis l’apparition au Maroc du premier cas du nouveau coronavirus, le 2 mars dernier (introduit  par un Marocain d’Italie), le Royaume a eu à traiter ce qui ressemble à une version bienveillante de la maladie, ce qui expliquerait la faiblesse du taux de mortalité nationale en comparaison à celui de beaucoup de pays comme la France, l’Italie, le Brésil ou les États-Unis… Faut-il reconfiner Tanger ? Les autorités ont tenté de le faire le 13 juillet dernier avant d’opérer aussitôt une volte-face suite aux protestations énergiques des habitants qui ne voulaient pas parler d’une deuxième quarantaine. Et voilà qu'elles décident brutalement d'interdire les déplacements entre 8 villes du pays en prévision de la fête du sacrifice prévue vendredi 31 juillet. Le gouvernement monte en gamme dans l'improvisation. C'est la panique à bord.

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