Ahmed Taoufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques.

Curieusement, les mosquées continuent, sans la moindre explication officielle, à être exclues de la liste des...

Curieusement, les mosquées continuent, sans la moindre explication officielle, à être exclues de  la liste des établissements autorisés à reprendre leurs activités. Plus étonnant encore, aucune mention n’a été faite des lieux de culte dans le dernier  communiqué conjoint  daté du 20 juin des trois ministères (Intérieur, Santé et Commerce et Industrie) annonçant les nouvelles mesures de l’allégement du confinement pour le jeudi  25 juin sur une bonne partie du Royaume. S’agit-il d’une méprise ou d’un acte réfléchi ?

L’interdiction qui frappe les mosquées depuis le 16 mars, alors qu’ils ont rouvert leurs portes dans de nombreux pays musulmans,  n’a pas été comprise par de nombreux imams et de fidèles qui ont fait état de leur incompréhension sur les réseaux sociaux. Cette affaire est d’autant plus curieuse que les lieux à forte fréquentation comme les supermarchés et les souks, ainsi que les lieux confinés comme les usines, connus pour être de grands foyers épidémiques, n’ont jamais fermé. Même les endroits publics qui attirent les foules des grands jours comme les plages, les restaurants, les cafés et même les kissariates et les hammams ont été autorisés à reprendre du service depuis le 25 juin.

Pour un pays musulman dirigé qui plus est par un parti islamiste, cette histoire ne manque pas d’étonner et continue à faire grincer des dents.  Mais qui a peur des mosquées ? En cause, selon un  cadre de l’administration du territoire, le ministre des Habous et des Affaires islamiques Ahmed Taoufik qui n’a pas défendu l’ouverture des mosquées, comme l’ont fait ses autres collègues pour le tissu productif et le secteur des services,  refusant la mise en place d’un protocole sanitaire strict avec distanciation entre les fidèles et autres gestes-barrières. Ce n'est pas faute de moyens puisque le département des Affaires islamiques a les moyens humains et financiers nécessaires pour faire respecter sur le terrain un accomplissement des prières collectives dans une cadre sécurisé.

« Soit c’est une réouverture, soit elles (les mosquées) restent fermées, le temps que les autorités compétentes prennent la décision», a déclaré M. Taoufik début juin devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale et des Affaires islamiques de la Chambre des représentants. En fait, cette position de confort lui permet de ne pas assumer ses responsabilités  en tant que ministre de tutelle et de refiler la patate chaude « aux autorités  compétentes », en l’occurrence le ministère de l’Intérieur et celui de  la Santé.  Le coronavirus a révélé un Ahmed Taoufik adepte de bonnes actions d’un autre type :  le risque zéro et  la sous-traitance de ses prérogatives aux  autres collègues de l’exécutif ! « Peu importe que les mosquées restent fermées à double tour, cela ne semble pas le déranger outre mesure. Pourvu qu’il reste ministre », dit de lui une source proche du dossier.

Poussant la prudence jusqu’au bout, M. Taoufik n’est même pas capable de donner un calendrier de réouverture des lieux de culte. Résultat:  Ce qui était supposé être une décision provisoire (la suspension des prières collectives) risque de s’éterniser. Prière de patienter? Mais jusqu'à quand?

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