Depuis quelques mois, le très discret Sun Beach de Aïn Diab vit au rythme d’une sombre histoire de gros sous, qui monopolise ...

Depuis quelques mois, le très discret Sun Beach de Aïn Diab vit au rythme d’une sombre histoire de gros sous, qui monopolise les conversations des adhérents et des habitants d’Anfa supérieur. Révélations.

Le club qui se targue d’être le Club des Clubs de Casablanca (CCC) eu égard au prestige à la fois de ses divers espaces de détente et de celui de ses membres issus de la bourgeoisie casablancaise a perdu quelque peu la sérénité qui faisait sa réputation légendaire. Jusqu’ici soudés et solidaires, ils sont désormais  divisés entre les pro et les anti-président. Quelques détails peu flatteurs sur  la gestion de la maison  commencent à transpirer, quittant les parois hermétiques de  ce club fermé doté d’un règlement intérieur très strict que ce soit pour les conditions d’adhésion ou même d’accès.    

Le président du Sun Beach s’appelle Jaâfar Sebti, un richissime casablancais, qui règne sur le club pendant au moins 5 mandats. Un groupe de membres contestent le budget qu’il a consacré à la mise à niveau du « Bloc Central » au sein du club. En clair, ils lui reprochent une surfacturation des travaux confiés à une entreprise du nom de MC Building, rapport d’enquête à l’appui. Celui-ci a été réalisé  par un collectif de 10 membres opérant dans le secteur de la construction (architecte, entrepreneur BTP, consultant expert en bâtiment). Après avoir passé au peigne fin les pièces comptables concernant ce chantier, ils ont rédigé un  « Rapport d’analyse » de 15 pages agrémenté de quelques graphiques qui détaille ce qui ressemble à des anomalies financières relevées dans l’ensemble des lots  (gros œuvres, plomberie, électricité, menuiserie aluminium, peinture, faux plafond, étanchéité, revêtements, bois). D’après l’équipe des auditeurs maison autoproclamés, pas un seul lot n’a échappé au sur-paiement par rapport au prix normal du marché. « Nous estimons que notre club a surpayé ces travaux de 9,7 millions de DH TTC », écrivent les enquêteurs, soit un surcout de 61%. Ce qui est colossal pour des travaux facturés par l’entreprise adjudicataire à 24.699 400 DH TTC.    

Sans aller jusqu’à accuser directement le président et son équipe de détournement de fonds, les rédacteurs du rapport  laissent entendre que l’argent des membres n’a pas été utilisé à bon escient… Ces derniers jettent aussi au passage le doute sur le processus d’appel d’offres  auquel ont participé trois entreprises et qui a abouti au choix de MC Building. L’un des participants étant jugé assez pauvre en références pour soumissionner, la compétition a opposé in fine deux sociétés seulement, SBTH et MC Building. « Nous avons pas pu obtenir le processus de présélection de la liste des entreprises à consulter, puis le processus de consultation afin de l’analyser », ont tenu à préciser  les rédacteurs du rapport qui ont également pointé l’impossibilité qu’ils ont eu  d’accéder aux « éléments définissant le mode de sélection de ces prestataires et le mode de passation des contrats de prestation ». L’autre fait troublant relevé par les enquêteurs porte sur la retenue de garantie d’un montant de 1,54 million de DH,  que le club a débloqué «  avant le délai convenu», ce qui «va à l’encontre des pratiques du marché». 

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