CANETON FOUINEUR

Mohamed Boudrika sera condamné par contumace

Un plan d'évasion et des questions
13/3/2024 23:52
Mohamed Boudrika a montré un autre visage…

Marocain fuyant a l'étranger (MFE), Mohamed Boudrika a pris bien soin de vendre toutes ses affaires au Maroc avant de prendre la poudre...

Marocain fuyant a l'étranger (MFE), Mohamed Boudrika a pris bien soin de vendre toutes ses affaires au Maroc avant de prendre la poudre d'escampette.


Mohamed Boudrika a été condamné mercredi 13 mars 2024 par contumace par le tribunal correctionnel de Casablanca à 1 an de prison avec sursis, assorti d’une amende de 232.500 DH. Ce jugement concerne deux chèques sans provisions émanant du promoteur immobilier, l’un d’un montant de 730.000 DH et l’autre de 200.000 DH. Au vu du verdict, le sursis, d’aucuns peuvent penser que le cas du président du Raja n’est pas aussi désespéré qu’il n’y paraît. N’ayant pas été condamné à la prison ferme, il peut  revenir au bercail et retrouver ses multiples activités. Mais si Boudrika s’est arrangé pour fuir le pays, c’est en prévision d’autres chèques sans provisions à venir de plusieurs millions de DH, qu’il savait en cours de protêt. La récidive étant acquise dans son cas,  c’est Oukacha qui attend celui qui se savait en sursis. D’où sa décision de prendre les devants et de mettre les voiles, comme l’a révélé le  Canard début février.
Aux dernières nouvelles, le député du RNI de Mers sultan, circonscription dont il est également président de commune,  a posé ses valises au Canada où il a été rejoint par sa famille. Le choix de ce pays de l’Amérique n’est pas fortuit, motivé certainement par le fait que le Maroc n’y est pas lié par des accords d’extradition.
Ce qui est de nature à lui assurer un exil tranquille loin de tout risque de transfert au pays pour répondre de ses actes devant la justice.
Tout porte à croire que le fugitif, qui s'est retrouvé au pied du mur , ne s’est pas fait la malle sur un coup de tête. Non, le promoteur immobilier indélicat, incapable de sauver les murs à force de trop sévir, a visiblement bien préparé son plan d’évasion puisqu’il a  pris, selon une connaissance,  le soin de vendre tous ses biens au Maroc, y compris sa maison. Voilà qui soulève bien des questions sur d’éventuelles complicités en béton  qui lui ont permis de quitter le Maroc alors qu’il est l’objet de diverses procédures judiciaires… Une chance que ses congénères comme les Naciri, Bioui, Karimine, Moubdie et autres Badraoui-pour ne citer que les plus illustres-  n’ont pas eu, blocage aux frontières oblige…
Résultat: Mohamed Boudrika ne pourra pas tenir compagnie à son frère  qui croupit depuis quelques années à la prison de Oukacha pour une grosse opération de falsification de titres fonciers. Encore moins d'échanger avec son adversaire du WAC sur leurs exploits  respectifs en dehors des stades qui leur ont valu d’avoir maille à partir avec la justice. Pour tromper son monde, Mohamed Boudrika est allé jusqu’à simuler une opération du cœur , une fake news relayée sur le compte officiel  du Raja qui fait état «d’une intervention chirurgicale dans une clinique privée à Londres ».
Le fils du malade imaginaire  y met son grain de sel, confiant à un site électronique que l’opération était complexe tout en appelant les rajaouis à «prier pour son père ». Pour qu’il échappe pour toujours à la justice? L’homme à affaires  se trouvait au moment de son soi-disant malaise cardiaque à Dubaï où il a assisté à la demi-finale finale de la Challenge Cup ayant opposé le 27 janvier dernier le Raja de Casablanca aux Zamaleks d’Égypte. Or, l'aigrefin en cavale  doit avoir le cœur léger pour s’offrir un vol de près de 8 heures entre les Émirats et le Royaume-Uni afin  de se faire hospitaliser à Londres pour une opération urgente…

Trop flagrant

Subitement revigoré par l’alerte du Canard sur sa fuite maquillée en hospitalisation à l’étranger, Boudrika voulait tellement rassurer les fans du club, sa famille, ses amis politiques et ses amis tout court, qu’il s’est empressé, juste après son opération (opération fuite plutôt que chirurgicale)  qu’il dit avoir été couronnée de succès, de poster une vidéo sur les réseaux sociaux où émerge de profil  juste sa tête couverte d’une charlotte médicale et son visage derrière un masque  de protection.
Le faux « patient anglais », qui était couché sur le flanc droit, possède  sans doute  un immense talent en matière d’émission de chèques sans provisions et  de filouterie immobilière  mais côté mise en scène il a certainement des choses à apprendre pour que ça ne soit pas trop flagrant. L’enregistrement en question a été posté le 6 février, soit une semaine environ avant  l’annonce  de son hospitalisation sur le compte  officiel du club. Or, entre son apparition à Dubaï, son hospitalisation simulée et sa convalescence filmée trop rapide pour une opération lourde de ce type, il ne s’est pas passé plus de 10 jours…Quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire à dormir debout.
Poussant jusqu’au bout son entreprise de mystification, celui qui se croit plus malin que les autres fera un geste qui vient visiblement du cœur ! L’envie est tellement forte qu’il oublie au passage  qu’il est impossible de s’exprimer, même avec une voix légèrement fatiguée, au sortir d’une opération chirurgicale ordinaire a fortiori d’une chirurgie cardiaque. Et last but not least, il est impossible que le malade se couche sur le côté même durant quelques minutes.
La position idoine c’est dormir sur le  dos pour permettre au sternum de se consolider et de réduire les douleurs. Et puis, l’homme politique qu’ il est était supposé se soigner dans son pays et non à l’étranger. Par respect à la médecine nationale et au peuple marocains dont l'extraordinaire  public rajaoui est représentatif. La comédie Mohamed Boudrika ne trompe plus personne.  
Les langues commencent à se délier.  Telle connaissance raconte en privé que son fils a très mal vécu la décision paternelle de lui faire subir cet exil en raison de « son attachement fort à sa terre natale ». Tel autre proche confie que Boudrika menait grand train avec l’argent des autres qu’il n’hésitait pas à escroquer, comme  ce notaire casablancais, victime parmi tant d’autres, qui s’est fait payer en chèques en bois d’un montant de 12 millions de DH…
En plus de  gêner aux entournures son parti qui lui a fait confiance pour mettre un pied en politique, la fuite de  Mohamed Boudrika à l’étranger entache l’image du Raja dont il a repris les rênes en mai 2023. Un retour qu’il pensait susceptible de lui assurer l’impunité par rapport à ses escroqueries en série dans le secteur de l’immobilier. Son absence prolongée, un peu plus de trois mois,  pénalise surtout ses administrés de la commune de Mers sultan qui n'a pas pu tenir sa session de janvier et faire valider bien des projets nécessitant obligatoirement la signature du président.
Celui qui a été blanchi dans le scandale du trafic du mondial 2022 du Qatar alors que son nom avait largement circulé se voyait même ministre du Sport en cas de remaniement .
C’est dans cette perspective qu’il a sans doute passé cette année son baccalauréat en candidat libre… Adepte de l’école buissonnière, un peu flemmard sur les bords, l’enfant de Derb Soltane n’était pas un élève studieux . S’il rechignait à réviser ses leçons, il a vite montré qu'il avait l'arnaqueur à l'ouvrage, doué pour mettre ceux qui traitent avec lui sur le carreau.

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