Une médecine alternative et des questions

Amel Sebti, thérapeute holistique depuis 2018.

Phénomène en pleine croissance, les thérapeutes holistiques viennent s’ajouter à la ribambelle de thérapies alternatives déjà existantes au Maroc. On se croirait en Californie. Diagnostic d’une approche originale qui attire de plus en plus de charlatans.

Il suffit de jeter un œil sur internet pour remarquer que les thérapies et nutrition holistiques sont en vogue, un peu partout dans le monde. Au Maroc, ça fait déjà quelques années que ce genre de thérapies et de conseils est proposé. Amel Sebti, thérapeute holistique depuis 2018 (et qui affirme qu’au moment où elle a pris ses fonctions il n’y avait aucun autre thérapeute holistique au Maroc, à sa connaissance), nous explique un peu ce que c’est: « Déjà avant de dire en quoi consiste la thérapie holistique, le concept d’holisme est intéressant à définir, et c’est une approche un peu philosophique. C’est un concept qui considère que les éléments d’un système sont interdépendants et qu’ils ne peuvent être compris que dans leur ensemble. C’est-à-dire que la somme des éléments qui constituent un système est moins importante que le système lui-même. Chaque élément est indissociable des autres éléments pour donner son importance au système. Et donc ça signifie que pour comprendre pleinement quelque chose, on doit prendre en compte toutes ses parties, ainsi que l’interaction et les relations entre ces parties ». Euh… Got it ! Introduction digérée, Mme Sebti peut donc poursuivre : « La thérapie holistique, qui est définie et reconnue par l’OMS, est une thérapie qui considère la personne dans sa globalité, physique, mentale, sociale, spirituelle, émotionnelle, comme si nous avions plusieurs corps, ces corps étant les parties, et c’est l’ensemble de ces corps qui sont concernés par la santé. La thérapie holistique, qui vise bien entendu à soigner, traiter, n’est pas quelque chose qui va s’intéresser aux symptômes mais qui va s’intéresser aux causes de la souffrance. Parfois la souffrance s’exprime dans un des éléments du système, mais la cause peut être dans une autre partie. La thérapie holistique c’est, si on devait l’expliquer de manière plus simple, une approche thérapeutique orientée sur une trinité qui est le mind, body and soul (NDLR: intellect, corps et âme) ». Soulignons ici, et c’est absolument fabuleux, qu’Amel Sebti est également médecin généraliste (même si elle n’aime pas en parler ; d’ailleurs elle ne nous en a parlé que tardivement et suite à notre insistance), mais qu’elle rechigne à porter cette casquette de médecin pour éviter d’être en posture haute avec ses patients, pour qu’ils aillent, comme elle le dit : « chercher les ressources en eux ». Par contre, nous ne sommes pas des patients, mais des journalistes. Et nous mettons en avant ce point-là, précisément ! Et comment! Nous parlons, Messieurs-dames, d’une thérapie alternative qu’au moins un médecin, diplômée, agréée et tout le toutim, a choisi de pratiquer au lieu de la médecine conventionnelle, allant même jusqu’à refuser de se présenter en tant que médecin, alors que ça pourrait, nous le pensons tout du moins, lui apporter beaucoup plus de patients. N’est-ce pas fascinant ?! Un médecin qui préfère, et semble-t-il de loin, la casquette de thérapeute holistique…

Mais poursuivons !

Ça va, certes, commencer à devenir de plus en plus intéressant. A peu près avec la même définition précédente, Mariam Narous Chraïbi, autre thérapeute holistique, ajoute des détails croustillants : « On s’intéresse à plusieurs aspects ; le corps physique (ce qu’on voit et ce qu’on touche), le corps énergétique et l’aspect psychologique et émotionnel. Et dans un accompagnement plus profond on va aussi vers le transgénérationnel et les mémoires cellulaires ». Hein ! Quoi ?! Transgénérationnel et mémoires cellulaires ? En effet… Le docteur qui n’aime pas être appelé docteur, Amel Sebti bien sûr, le confirme, dans d’autres propos, qui nous intéressent également, à savoir qui ça intéresse, la thérapie holistique : « J’ai une majorité de patients qui viennent pour des vraies maladies. Beaucoup de gens qui ont des maladies auto-immunes par exemple et qui ne trouvent pas de réponse dans la médecine traditionnelle. Les maladies auto-immunes sont incurables, il y a des traitements souvent lourds, à prendre à vie. Eh bien ces personnes viennent travailler de manière holistique et parfois on découvre des choses surprenantes, des deuils qui n’ont pas été faits, une honte qui n’a pas été nettoyée, un héritage transgénérationnel, une loyauté transgénérationnelle, on travaille aussi en constellation, etc. » Et un autre terme incompréhensible, un : travailler en constellation ?! Est-ce nous qui avons mal entendu ?! Mais poursuivez, poursuivez, Madame Sebti, nous faisons semblant d’avoir compris pour ne pas avoir l’air trop bêtes : « Et donc parfois, ajoute Amel Sebti, le fait de trouver des traumatismes, des choses comme ça, et de les régler, ne va pas amener la guérison en tant que telle, mais amène la rémission des symptômes. Parfois ces personnes ont des résultats absolument incroyables dans l’évolution de leurs pathologies. A tel point que j’ai souvent des endocrinologues, par exemple, ou des internistes, que je n’ai jamais rencontrés personnellement, mais qui m’envoient, qui m’adressent des personnes. Parce qu’il y a des maladies, des syndromes, pour lesquels la médecine traditionnelle n’a pas trouvé de traitement. La médecine leur trouve des traitements palliatifs, des traitements qui apportent le soulagement, mais pas de véritable traitement». Mesdames, messieurs, par souci de déontologie (chère d’ailleurs à Madame Sebti), nous vous prions de ne voir en cela rien d’étrange, ni un quelconque « aveu » certain, avéré, de la part de ces spécialistes. Il suffit de jeter un œil sur la liste d’intervenants de, par exemple, l’Association Dar Zhor, une maison d’accompagnement et de mieux être des personnes touchées par le cancer, pour voir que cette association compte parmi ses bénévoles une thérapeute holistique, mais aussi une thérapeute transpersonnelle et enseignante de Taï Ji Quan et de Qi Gong, une consultante Gestalt thérapeute (NDLR : autres sujets d’articles ? Miam miam ! Mais peut-être après…), des praticiens reiki, et bien d’autres « thérapeutes alternatifs ». Il y a même un spécialiste de la méditation digitale, une socio-esthéticienne et une coach euphoniste énergéticienne. C’était à souligner.

La parole à un autre toubib !

Le sage et émérite docteur Tayeb Hamdi, qu’on ne présente plus, lui-même semble mettre une petite goutte d’eau dans son vin halal pour nous parler des thérapies complémentaires : « Est-ce que ces thérapies complémentaires apportent un plus ? Il n’y a pas d’études standardisées respectant le standard des études randomisées en double aveugle pour le prouver, pour démontrer l’efficacité de certaines thérapies complémentaires. Cela dit, cela ne veut pas dire que ces thérapies sont nécessairement inefficaces. Peut-être qu’elles ont une efficacité, mais il faut la prouver. La différence est qu’un médecin est appelé à traiter son patient selon la médecine. Et la médecine est basée sur des preuves ». Des preuves, des preuves, toujours des preuves ! Allons, docteur… De quoi aurait l’air Hippocrate aujourd’hui, lui qui sans doute aucun sortait la carte-joker des preuves quand on lui parlait des guérisseurs et des marabouts ?! «La preuve est absolument nécessaire, même en médecine, martèle notre bon docteur. Par exemple, alors que tous les médecins trouvaient logique de donner des corticoïdes à des patients ayant un trauma crânien, un œdème, une étude est venue dévoiler que l’utilisation de corticoïdes dans ces cas-là augmentait considérablement le risque de décès et de complications graves. Alors même qu’il ne faisait aucun doute pour les médecins que ce traitement serait approprié. Depuis, on ne prescrit plus de corticoïdes chez les traumas crâniens ». L’exception ne confirme-t-elle plus la règle, docteur ?! (mais de quelle règle bizarre parlerait-t-on, dans ce cas ? Erf… on s’embrouille. Mais passons ! ) Le docteur Hamdi n’en démord pas : « Autre exemple, un médicament qui corrige les troubles du rythme cardiaque était très indiqué pour les patients souffrant d’infarctus du myocarde car ces derniers avaient généralement des troubles du rythme cardiaque. Cela était logique pour les médecins de prescrire ce médicament à tous les patients qui souffraient d’infarctus du myocarde ! Ils pensaient les sauver. Mais une équipe a pris le soin de faire une étude qui a montré que quand on utilise ce médicament pour les patients souffrant d’infarctus du myocarde, le décès est quasiment systématique. En résumé, même la logique scientifique la plus pure ne peut pas se substituer à la preuve ». Ça se tient… Ça se tient…

Mais que dire des résultats ?

Amel Sebti nous parle d’autres résultats qu’elle trouve impressionnants : « Il y a une deuxième catégorie de personnes qui viennent souvent me voir : tous les syndromes anxieux, les personnes avec beaucoup de souffrances psychologiques, pour lesquels le seul recours était la psychiatrie, c’est-à-dire  la résolution chimique de l’état anxieux, qui est un soulagement encore une fois et non un traitement, et ces personnes viennent travailler sur cette dimension spirituelle, énergétique, travailler leur lâcher-prise, travailler leur connexion à eux-mêmes, une reconnexion à leur propre émotions et cetera, et qui apporte des résultats assez spectaculaires.  Et quand je dis l’anxiété, c’est l’anxiété et toutes les variantes de l’anxiété, les tocs, les phobies… » N’oublions pas que c’est un médecin qui parle. Médecin un jour, médecin toujours ! Maryam Narous Chraïbi semble du même avis : « Les avantages de la thérapie holistique varient d’une personne à une autre et dépendent de son cas mais aussi de sa volonté à entamer un processus de guérison. Cela peut aller d’une simple sensation de bien-être et d’apaisement jusqu’à la guérison, puisqu’on agit sur la cause tout en apaisant le symptôme ». Mais pour cette dernière, autre chose qui mérite qu’on s’y attarde, concernant cette question d’apport de la thérapie holistique : «Cet accompagnement ne se substitue pas à la médecine ni à un traitement médical. Il vient accélérer la guérison en prenant conscience des causes (avec des thérapies axées sur la parole) et aider le corps à reprendre sa capacité d’auto-guérison (avec de l’énergétique). Voici des exemples concrets dont j’ai pu constater la guérison : anxiété, attaque de panique, dépression, stress, manque d’estime de soi, émotions censurées, problèmes physiques et douleurs… » Les derniers termes sont un peu trop vagues mais on s’en contentera, étant quelque peu habitués à ne pas tout comprendre de ce sujet. Surtout que, comme vous le constaterez, le docteur Hamdi met un peu plus d’eau dans sa grande carafe : « Les thérapies holistiques peuvent soulager mais jusqu’à présent on ne peut pas dire qu’on a un effet au-delà de l’effet placebo (NDLR : ce point à lui seul nécessite un encadré que nous vous invitons à lire, en fin d’article). On n’a pas d’études dans ce sens. C’est pour cela d’ailleurs que les experts les recommandent. Si une thérapie augmente le bien-être du patient, il n’y a pas de souci, elle est la bienvenue ». Merci, docteur ! Des recommandations, peut-être? « En attendant qu’il y ait des études, il faut se prémunir, insiste le docteur Hamdi (qui en bon médecin ne tarit jamais de recommandations si on lui en demande), et il faut pour cela trois conditions : il ne faut jamais, jamais, proposer une thérapie complémentaire à une personne qui n’a pas un diagnostic médical. Quelqu’un qui a mal au dos, par exemple, ne doit pas être soumis à une thérapie complémentaire car on ne sait toujours pas ce qu’il a. Deuxio, il faut éviter au maximum possible de proposer une thérapie alternative en premier lieu. Parce que, peut-être, on fait rater au patient une chance d’être traité et de guérir. Et dernièrement, il faut s’abstenir de proposer une thérapie alternative devant des cas cliniques qui ne sont pas typiques. Quelqu’un qui a par exemple mal au dos et qui a une lésion au niveau de la peau, ce n’est pas typique, ce n’est pas classique, il faut alors éviter de lui proposer des thérapies complémentaires parce qu’il y a peut-être autre chose ».

T’as pas de job ? Deviens thérapeute holistique !

Sur le plan de la compétence, tous les pros sont sur la même longueur d’ondes, surtout que c’est assez cher, et donc –très- rentable, une séance de thérapeute holistique (entre 500 et 1000 dirhams pour une séance d’une heure ou deux et plusieurs mois avant d’obtenir des résultats). Et c’est dangereux ! Ainsi, Amel Sebti n’a pas peur d’affirmer : « C’est un fourre-tout aujourd’hui. C’est-à-dire qu’une personne qui a fait trois mois de thérapie énergétique en ligne, elle peut s’improviser thérapeute holistique et malheureusement c’est extrêmement dangereux. Parce que la personne qui va aller chez un thérapeute holistique c’est une personne qui a probablement déjà testé différentes autres thérapies et qui cherche quelque chose de plus grand que ce qui est proposé. Ce sont des personnes qui ne veulent pas aller vers la médecine orthodoxe, par exemple, parce qu’ils voient bien que leurs maladies ou leurs souffrances ne sont pas simplement symptomatiques, qu’elles sont liées à d’autres choses, parfois à des traumatismes ou à du transgénérationnel, elles cherchent une réponse plus globale, plus générale et des personnes qui ne sont pas formées correctement ne peuvent pas apporter de réponses, ou peuvent apporter des réponses erronées. Ça, d’une part ! » Ah ! parce qu’il y a une autre part, ce danger ne suffit pas ? Loin de là, selon toute vraisemblance. Effectivement, toujours selon Amel Sebti : « D’autre part, quand une personne est en situation de vulnérabilité, de fragilité, de baisse d’immunité psychologique, et qu’elle va vers quelqu’un pour lui demander de l’aide, il se passe ce qui s’appelle la relation thérapeutique. Il y a alors comme une espèce d’accord moral qui se fait entre la personne et son thérapeute et donc à partir de là, la personne, la demanderesse, le patient ou le client, ça dépend comment on l’appelle et de quel point de vue on se met, accorde une confiance absolue à son thérapeute. Et si le thérapeute manque d’éthique, n’a pas de savoir, de connaissances, n’a pas travaillé sur lui, lui-même, ça risque d’être problématique ». Soulignons avant de poursuivre que nous parlions de personnes fragiles accordant une confiance totale à ce qui semble être des relativement-charlatans ou des charlatans tout court. La porte ouverte à bien des dépassements, ou pire… Il n’y a qu’à voir ce que font les « raqis » de la confiance qu’on leur accorde. Mais poursuivons ! A en croire la même Amel Sebti (by the way, il faudrait aller la consulter ne serait-ce que pour entendre sa voix et son éloquence. Sincèrement, l’effet est impressionnant. Voix et éloquence frisent « le sublime » !) : « Le grand danger de ce genre de pratiques c’est que ce sont des pratiques qui ne sont pas encadrées, en tout cas dans notre pays, et donc il y a une grosse problématique d’éthique. C’est-à-dire qu’une personne qui n’est pas certifiée ou qui n’a pas de formation suffisante, et qui a une éthique personnelle, elle va essayer de se documenter, de se perfectionner, ou ne va pas aller dans des territoires qu’elle n’est pas habilitée à aller visiter. Mais par contre quelqu’un peut avoir tous les diplômes de la terre  mais s’il n’a pas d’éthique personnelle, de règles personnelles, morales, eh bien, voilà, il ne va pas se mettre de limite dans sa pratique et sa pratique peut-être finalement dangereuse ». Oui, les charlatans ! N’approchez pas des limites du transgénérationnel. Peut-être non plus pas de la mémoire cellulaire. Nous ne saurions dire… Sauf que ça en a l’air, de n’être pas pour n’importe qui ! Maryam Narous Chraïbi partage les mêmes appréhensions : « Comme dans plusieurs autres métiers, on peut trouver des personnes qui n’ont pas la capacité d’accompagner et qui prétendent quand même être thérapeutes. Le danger peut aller d’une simple déception, qui peut bloquer les gens à aller vers ce genre d’accompagnement, jusqu’au traumatisme ou la prise de mauvaises décisions. Il faut mentionner aussi qu’un thérapeute qui se respecte travaille avec un code déontologique qu’il partage avec son patient au début de la séance. Il est donc nécessaire de se renseigner et de poser des questions directes sur les formations, expériences…avant de commencer un accompagnement».

Fastoche !

Donc, pour un charlatan, il suffit de dire au patient : j’ai fait du reiki avec le célèbre maître Omnibus Prayagmagma au pied du mont Kâs-Rol, du yoga transcendantal à la cité perdue de la lumière invisible en Azerbaïdjan, de la naturopathie en République Tchèque, de l’aïkido musicoplastique jusqu’à la 43ème dan et demi, et placarder sur les murs quelques impressions de diplômes et de certifications trouvés sur Google, à côté de quelques photos prises dans des vêtements amples en simili-soie blanche à côté d’un SDF torse nu, barbu et ébouriffé (aux cheveux longs et grisonnants), ayant l’air d’un fakir, et d’autres photos prises lors d’un colloque sur les pesticides et lors d’une réunion des AA (pour donner cette impression qu’on va sans faute aux séminaires et aux tables-rondes) ?! Assez bizarre tout ça. Surtout quand on sait que les Marocains ne vérifient rien, quand ils ne veulent pas passer pour bêtes (chose qu’on a prouvé nous-mêmes en ne cherchant pas à comprendre pas mal de trucs zarbi). Donc, chers curieux, chers patients, prenez avant tout la peine de savoir si ce qu’on vous dit est vérifiable et vérifiez-le, à tout prix ! C’est notre conseil…

Quant à notre avis sur la thérapie holistique…

Il est très simple, on ne peut plus simple : si l’effet placebo existe, alors il est possible que d’autres interventions, hors la médecine traditionnelle, soient possibles. Et même le plus sceptique des scientifiques ne pourrait contredire cet argument. L’effet placebo… Il signifie qu’autre chose que le corps a son mot à dire dans les guérisons (attendez de lire l’encadré sur l’effet placebo). Mais il faut pour cela trouver un bon thérapeute et, également, suivre les conseils de notre cher et très attentionné docteur Tayeb Hamdi, qu’on salue en passant. Eh oui ! L’effet placebo, pour nous, ne démontre pas que ces thérapies ne sont rien, ou pas grand-chose, mais bien tout l’inverse. Nous invitons donc les personnes curieuses, en parallèle à un suivi médical orthodoxe, à aller jeter un œil par là-bas… Vers les constellations, le boxon transgénérationnel de nos ancêtres (il y a même une loyauté transgénérationnelle, et bien sûr nous n’avons rien compris. Un aïeul ayant fait une promesse à l’aïeul d’un autre ??!!), et ces cellules qui ne semblent pas connaître Alzheimer alors qu’elles devraient ne connaître que ça. Peut-être que tout n’est pas correct, peut-être que tout est incorrect, mais qui sait ?! Ça vaut le coup, nous pensons, d’essayer. Une chose est sûre : notre être, général, est capable de prouesses que ni la science ni la médecine ne peuvent expliquer, mais qu’elles ont quand même constatées, observées, certifiées, en les nommément insensiblement (comme pour les dénuer de tout leur mystère, de toute leur magie) : placebo et nocebo. Irréfutable, mon cher Watson !

Le docteur Tayeb Hamdi nous parle longuement –et non inutilement- des effets placebo et nocebo. Prodiges !

« En médecine on a ce qu’on appelle l’effet placebo. Dans toutes les études, dans les traitements contre la douleur par exemple, on donne un traitement à un groupe de gens et on donne aussi un placebo (une substance neutre, qui ne contient que du sucre par exemple) à un autre groupe de gens, on trouve alors que généralement, dans tout médicament, il y a de 30 à 40% d’efficacité qui n’est due qu’à l’effet placebo. D’un côté on a des substances neutres mais qui ont un effet thérapeutique, les gens se sentent bien, ils n’ont plus mal à la tête, ou plus de douleurs lombaires, alors qu’ils n’ont rien pris comme médicament. Donc ce sont des effets thérapeutiques provenant de substances neutres. Ça existe et c’est confirmé par la science. D’un autre côté, tout médicament a certes un effet médical thérapeutique mais aussi un effet placebo qui s’ajoute à cet effet thérapeutique. Cet effet placebo est, comme je l’ai dit précédemment, estimé à de 30 à 40% de l’effet général du médicament. Et cet effet thérapeutique ne concerne pas seulement les médicaments. Même la chirurgie ! Et des études l’ont prouvé. Par exemple pour ce qui est des opérations sur le ménisque, au niveau du genou, il y a des personnes qui ont été opérées, avec de fausses opérations, juste une plaie sur le genou, le ménisque étant resté sur place, on n’y a pas touché, et même alors il y a eu des améliorations des symptômes comparativement aux personnes qui ont été opérées. Les thérapies alternatives peuvent certes avoir un rôle mais sous certaines conditions, en attendant bien sûr de faire subir à ces thérapies les essais cliniques et études nécessaires, pour avoir la certitude de leur efficacité ou non. D’ailleurs, les patients cherchent les effets thérapeutiques des thérapies complémentaires parce qu’ils n’ont plus confiance en les médicaments de l’industrie pharmaceutique. Et quand on n’a pas confiance, malheureusement on a un autre effet qui s’appelle l’effet nocebo. Pour vulgariser, quelqu’un entend dire qu’un médicament X fait telle ou telle chose, des effets indésirables, il est convaincu, et en fin de compte même si on lui donne seulement un médicament neutre il ressent ces effets-là, des douleurs par exemple, d’un médicament qu’il n’a même pas pris… Cela arrive souvent dans les études randomisées en double aveugle, mais pas seulement. Dans un village, par exemple, une antenne a été installée, et 10% de la population ont commencé à ressentir des céphalées, avant de découvrir que l’antenne ne fonctionnait même pas encore. C’est ce qu’on appelle l’effet nocebo. Tout cela est à prendre en compte ».

Trois questions à Rachid Jaafari, propriétaire de Terre d’éveil, présenté comme un centre holistique du bien-être

Qu’est-ce encore que cette nutrition holistique ?

La thérapie/nutrition holistique est une approche qui considère l’individu dans sa globalité, en prenant en compte son corps, son esprit et son environnement. Elle vise à trouver l’équilibre et la santé en utilisant des méthodes naturelles et complémentaires. En termes de nutrition, la thérapie holistique met l’accent sur une alimentation saine et équilibrée, en privilégiant les aliments entiers, non transformés et biologiques. Elle encourage également une approche individualisée, en prenant en compte les besoins spécifiques de chaque personne et en adaptant son alimentation en conséquence. La thérapie holistique peut également inclure des suppléments nutritionnels.

Et faut-il croire sur parole n’importe qui se prétendant nutritionniste holistique ?

Malheureusement, il existe des personnes qui peuvent prétendre être des nutritionnistes holistiques sans avoir les qualifications ou les compétences nécessaires pour exercer de manière appropriée. Cela peut présenter plusieurs dangers : Des conseils nutritionnels incorrects qui peuvent entraîner des problèmes de santé ou des carences nutritionnelles chez les personnes qui suivent ces conseils. Les personnes non qualifiées peuvent ne pas être en mesure de diagnostiquer correctement ou de gérer efficacement les problèmes de santé, ce qui peut entraîner des complications ou des retards de traitement approprié. Certains nutritionnistes holistiques peuvent recommander des traitements ou des suppléments qui peuvent être potentiellement dangereux pour la santé. Les personnes non qualifiées peuvent ne pas avoir les connaissances nécessaires pour évaluer les risques potentiels ou les interactions médicamenteuses. Et, finalement, les personnes non qualifiées peuvent profiter de la vulnérabilité des personnes cherchant des soins holistiques pour leur propre gain financier. Elles peuvent recommander des traitements coûteux ou inutiles, sans preuves scientifiques solides de leur efficacité. Pour éviter ces dangers, il est essentiel de faire preuve de discernement lors du choix d’un nutritionniste holistique.

Hum… Et de quels avantages parle-t-on pour les usagers ?

La nutrition holistique peut offrir de nombreux avantages pour la santé et le bien-être. La nutrition holistique considère l’individu dans sa globalité, en prenant en compte son état physique, émotionnel et spirituel. Cela permet de mieux comprendre les besoins individuels et de développer un plan nutritionnel personnalisé. La nutrition holistique vise à optimiser la santé globale, en favorisant l’équilibre et l’harmonie dans le corps. En consommant une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, on peut renforcer son système immunitaire, améliorer sa digestion, augmenter son énergie et promouvoir une meilleure santé générale. La nutrition holistique peut jouer un rôle important dans la gestion de divers problèmes de santé, tels que les troubles digestifs, les déséquilibres hormonaux, les troubles de l’humeur, les allergies alimentaires, etc. En identifiant les causes sous-jacentes et en apportant des ajustements nutritionnels appropriés, on peut aider à soulager les symptômes et à promouvoir la guérison. La nutrition holistique met l’accent sur la prévention des maladies en renforçant le système immunitaire et en réduisant les facteurs de risque pour la santé. Une alimentation riche en aliments naturels, non transformés et riches en nutriments peut aider à prévenir les maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, le diabète, l’obésité, etc. La nutrition holistique reconnaît également l’importance de l’alimentation sur le bien-être émotionnel. Certains aliments peuvent avoir un impact sur l’humeur, le stress et l’anxiété. Une approche holistique de la nutrition peut inclure des stratégies pour soutenir la santé mentale et émotionnelle. Il est important de noter que la nutrition holistique ne remplace pas les traitements médicaux conventionnels, mais peut être utilisée en complément pour soutenir la santé globale.

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