CANETON FOUINEUR

Réouverture de l’espace aérien national

Une reprise qui ne vole pas très haut...
La rédaction
10/2/2022 0:49

Le protocole sanitaire Covid-19 mis en place dans les principaux aéroports n’a pas réussi, pendant le premier jour de la réouverture...

Le protocole sanitaire Covid-19 mis en place dans les principaux aéroports n’a pas réussi, pendant le premier jour de la réouverture de l’espace aérien, le test du professionnalisme et de la rigueur, selon les témoignages concordants de plusieurs passagers…

Ce lundi 6 février, jour de reprise des vols internationaux entre le Maroc et le reste du monde après environ deux mois d’auto-embargo, c’est le débarquement des grands jours à l’aéroport international de Casablanca Mohammed V.  Il y avait là le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb, qui a enfin daigné descendre sur le terrain, le wali de la région de Casablanca-Settat et une brochette de hauts gradés de la gendarmerie, police, douane et protection civile… Objectif de cette forte présence, vérifier si le dispositif de contrôle Covid-19 est au point tout en soulignant l’importance du respect des mesures sanitaires.

Dès le premier jour de réouverture de l’espace aérien national, les principaux aéroports du Maroc, notamment Mohammed V à Casablanca ont connu une affluence sans précédent sur fond d’un désordre indescriptible. C’est dire combien les gens, confinés au pays pendant plusieurs mois, étaient assoiffés de voyages.  Les files d’attente sont interminables aussi bien à l’entrée qu’à la sortie. L’ambiance est assez tendue. Il y a de l’excitation matinée de nervosité dans l’air.  Dans le sens des arrivées, les appareils ont déversé un trop-plein de Marocains coincés à l’étranger et quelques groupes de touristes.  Dans le sens des départs, plusieurs centaines de citoyens, touristes ou hommes d’affaires, tout excités de renouer avec l’avion.

La même pagaille a prévalu aux abords de l’aéroport et dans les parkings où en sortir relève du parcours du combattant. Par comparaison, des gares routières, réputées des plus chaotiques comme Garage Allal ou Oulad Ziane sont mieux organisées...  Les témoignages de certains voyageurs partagés sur les réseaux sociaux font état d’une expérience client très pénible. Ce qui ne rassure pas sur la suite des événements lorsque le trafic aérien retrouvera son rythme de croisière…

Les touristes vont adorer ! Visiblement, les différents responsables  ne sont pas préparés à gérer dans le calme et la rigueur des flux de passagers aussi importants alors qu’ils ont eu suffisamment de temps- deux mois environ- pour mettre en place un dispositif moins stressant et plus fluide. Côté filtre sanitaire, les failles ne manquent pas. De nombreux passagers ont pointé un certain laisser-aller, les préposés à cette tâche se contentant de jeter un regard de loin sur les résultats du test et sur le pass vaccinal.

Pas de traçage

En l’absence des scanners destinés à vérifier les QR code, les faux pass passent comme une lettre à la poste!   Or, il aurait été plus simple et surtout fiable comme le font des pays comme la France, l’Angleterre ou la Grèce, d’exiger des voyageurs qui accèdent au territoire national de renseigner un formulaire de localisation, baptisées aussi « fiches de traçabilité des passagers.» Ce document, qui sert à « protéger la santé des voyageurs ; et de leurs contacts, tout en limitant la propagation plus large de maladies infectieuses», contient des renseignements tels que les coordonnées du passager, son adresse permanente et temporaire, ses compagnons de voyage, logement récent ainsi que les coordonnées d’un contact en cas d’urgence… Au Maroc, on ne récupère pas de données, on ne fait pas de traçage. Pourquoi se casser la tête avec ces choses-là ? Tout est «dans la main de Dieu ».

Une fois les formalités douanières et policières accomplies, les passagers sont conduits vers un immense chapiteau où ils doivent produire, sans vérification préalable de leur identité, la fiche sanitaire et la carte d’embarquement. Il ne faut surtout pas perdre cette dernière. Elle représente le visa de sortie de l’aéroport, où le préposé au prélèvement nasal pour le test rapide inscrit OK au stylo si le résultat s’avère négatif. La volonté de bien faire y est mais il y a des trous dans la raquette. Avec un ressenti très mitigé côté qualité accueil des passagers dont les règles ont été phagocytées par les consignes sanitaires et surtout la manière, trop administrative, voire autoritaire, dont elles sont appliquées par une armada de fonctionnaires affectés à cette besogne.  En somme, les responsables doivent veiller au respect des mesures sanitaires tout en veillant à ne pas faire fuir les touristes. L'équilibre entre le souci sanitaire et l'urgence touristique pourra-t-il être trouvé ?

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