Universités Bunga Bunga…

« De bonnes notes contre le droit de cuissage ». Le phénomène semble monnaie courante au sein des universités marocaines secouées régulièrement par des scandales sexuels. La dernière affaire sordide en date implique cinq enseignants de l’université Hassan 1er à Settat qui ont été déférés le 1er décembre devant le procureur général près la Cour d’appel de la ville (dont la première audience en présentiel s’est ouverte mardi 7 décembre). Après audition des accusés, ce  dernier a décidé de poursuivre un professeur d’économie en état d’arrestation, tandis que ses autres collègues — le président de la filière de droit public, le coordinateur du master de finances publiques à la Faculté des sciences juridiques et politiques de Settat, le président de la filière économie, ainsi qu’un professeur d’histoire de la pensée politique — comparaîtront en état de liberté. Harcèlement sexuel, attentat à la pudeur, incitation à la débauche, discrimination basée sur le genre, violence psychologique, tels sont les chefs d’accusation retenus contre les accusés. Pour éviter d’être éclaboussé par le scandale et devoir répondre éventuellement de ces drôles de pratiques, le doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université a déposé sa démission. Des scandales similaires avaient éclaté il y a quelques années au sein de l’université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan, l’université Ibn Tofaïl de Kenitra et la faculté des sciences de l’éducation de Rabat. Sans que les accusés qui ont été juste suspendus de leurs fonctions ne soient réellement inquiétés. Cet enchaînement de révélations, qui dévoile la face sombre de l’enseignement supérieur au Maroc,  laisse entendre que  la pratique de «bonnes notes contre rapports sexuels» est une pratique fréquente et de  grande ampleur mais souvent passée sous silence pour diverses raisons.  Les victimes renoncent souvent à porter plainte par manque de preuves ou peur des conséquences. Le Mee Too marocain, qui permettra de libérer la parole dans les milieux universitaires, n’est pas pour demain…

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