CANETON FOUINEUR

Lâché par l’Occident, le président ukrainien accepte le diktat de Poutine

Zelensky ou l’affront de guerre
Ahmed Zoubaïr
10/3/2022 2:54
La négociation avec Poutine dégage pour Zelensky le parfum d’une reddition...

Les Ukrainiens ont été poussés dans la gueule de l’ours russe après que les dirigeants européens leur ont fait miroiter une adhésion...

Les Ukrainiens ont été poussés dans la gueule de l’ours russe après que les dirigeants européens leur ont fait miroiter une adhésion à l’UE.

On sait quand une guerre commence, mais personne ne sait quand elle finira. Ce que le président russe Vladimir Poutine a appelé une « opération spéciale » en Ukraine, censée durer 4 ou 5 jours tout au plus, a viré à une sale guerre avec des bombardements, son lot de victimes civiles, de destructions et de déplacés par plusieurs centaines de milliers fuyant la violence vers les pays limitrophes, notamment la Pologne et la Roumanie. Un drame humanitaire comme rarement le vieux le Continent en a connu depuis la seconde Guerre mondiale se joue sous nos yeux…Sans que la communauté internationale ne soit capable d’agir pour arrêter le massacre.

Le risque de l’enlisement ajouterait à la fois à l’incertitude et l’accentuation de la catastrophe si d’aventure, ce qui se précise de jour en jour, les forces russes, qui ont déjà conquis de nombreuses villes du sud du pays, devaient se résoudre à affronter la forte résistance ukrainienne dans des guérillas urbaines pour prendre le contrôle de la capitale Kiev. Aux dernières nouvelles, il est apparu que la capitale ukrainienne ne semble pas intéresser Poutine qui cherchait à faire plier son adversaire.

Pour une fois, l’Europe, incapable de voler au secours du pays envahi dont elle se dit proche, assiste en spectateur d’une tragédie qui se noue à ses portes. Les États-Unis semblent tout aussi démunis face à la détermination de Poutine qui nargue jusqu’ici les sanctions économiques draconiennes adoptées contre son pays et, n’entendant que ses conditions qu’il répète à l’envi, refuse d’interagir avec les efforts diplomatiques déployés tous azimuts pour cesser les hostilités. C’est à peine s’il a accepté une trêve humanitaire pour faire évacuer les civils.

La raison de cette paralysie glaçante ? La Russie possède l’arme de dissuasion massive, la bombe nucléaire qui la protège comme un puissant bouclier contre la destruction tout aussi massive subie par l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie, la Libye transformés par les puissances en théâtres de guerre par procuration. Sans que les dégâts humains et les tragédies provoquées n’émeuvent outre mesure une certaine bien-pensance politico-médiatique occidentale, prompte à s’attendrir sur le sort des Ukrainiens que sur celui des enfants d’Irak ou de Palestine...Certains commentateurs des plateaux télés français ont poussé l’extravagance jusqu’à se lancer dans des comparaisons respirant le racisme en  se félicitant  de ces réfugiés ukrainiens «  européens de culture » porteurs d’une « immigration de grande qualité » qui n’ont rien à voir avec «  ces Syriens qui fuient les bombardements du régime syrien (…) qui partent dans leurs voitures qui ressemblent à nos voitures» !  Chassez le naturel, il revient au galop !  

Mais pourquoi cette guerre en Ukraine, où tout le monde est perdant ?  Quels en sont les ressorts intimes ? Dans le discours occidental, distillé à volonté dans les médias, Poutine passe pour le méchant, l’agresseur qui a agi de manière unilatérale en envahissant un pays souverain, dans une volonté à peine voilée de « réécrire l’histoire » et de faire renaître de ses cendres l’empire soviétique démembré en 1991.

Ce qui est certain c’est que cette guerre tragique, dont le monde entier, très éprouvé par deux années de crise sanitaire, en aurait pu largement faire l’économie si Poutine avait obtenu satisfaction sur sa principale revendication : des « garanties » juridiques sur le non-élargissement de l’OTAN vers l’Est.  Aux yeux de Poutine, ces assurances participent de la sécurité de la Russie qui se sent menacée par une adhésion du pays de Zelensky à l’Alliance atlantique, d’où son exigence d’une Ukraine démilitarisée et neutre, à l’image de la Suisse ou de la Finlande. En envahissant ce vaste territoire qu’il considère comme une partie de la Russie, Poutine entend sonner la fin de l’hégémonie occidentale en décrétant par la force, ce qui est stratégique et vital à ses yeux : Réunifier la Russie et tuer dans l’œuf toute velléité d’une potentielle Ukraine anti-russe. Un nouveau monde est en train de naître ; ce qui n’est pas pour déplaire à la Chine, elle-même en compétition avec les États-Unis.  Cette guerre de leadership mondial passerait-elle par la destruction et l’annexion de l’Ukraine ?

Mais qu’est-ce qui motive au fond cette fin de non-recevoir opposée aux Russes par les États-Unis, le chef de file de l’OTAN ? Ne fallait-il pas épuiser toutes les ressources de la diplomatie préventive plutôt que de pousser les Ukrainiens dans la gueule de l’ours russe après avoir fait miroiter à leur pays une adhésion à l’UE ? Le coup de gueule du président Ukrainien contre l’OTAN, dans une vidéo postée le 4 mars, en dit long sur l’état d’esprit des Ukrainiens qui, pris au piège, se sentent abandonnés.  

« Les gens qui mourront à partir de maintenant mourront aussi à cause de vous, à cause de votre faiblesse, à cause de votre désunion », a lancé Volodymyr Zelensky en colère contre les 30 membres de l’Alliance. Ces derniers ont rejeté sa demande de créer une zone d’exclusion aérienne pour interdire le survol de l’Ukraine et éviter les bombardements de l’aviation russe qui possède la maîtrise du ciel. Satisfaire une telle demande signifierait l’entrée en guerre de l’Occident contre la Russie. Ce qui est hors de question pour l’Alliance qui préfère laisser mourir les Ukrainiens que de faire arrêter le massacre de Poutine.

Zelensky a fini par bien le comprendre, qui s’est résigné à négocier avec Poutine en acceptant mercredi 9 mars ses principales conditions ( neutralité de l’ Ukraine et abandon de de son désir d’adhésion à l’Otan ) qu’il avait refusées  il ya quelques mois en se sentant fort d’une protection occidentale qui était en fait tout ce qu’il y a chimérique.  Tout ça pour ça ? Quel gâchis! Zelensky, un enfant de chœur  qui s’est fait mettre en boîte par ses “alliés“ européens?   Pour un comédien de métier,  c’est le comble !  Tout à leur cynisme, les dirigeants occidentaux n’ont pas caché leur soulagement face à l’acceptation de Zelensky de dialoguer avec son ennemi. On les comprend :  Réduits à la passivité, ils ont hâte que se termine cette guerre aux images insoutenables qui les culpabilisent et dont ils ont une responsabilité au moins politique.

Difficile après coup de ne pas déceler dans cette trame tragique les fils d’une volonté cynique de pousser  Vladimir Poutine à la faute en ne lui laissant d’autre choix que d’envahir l’Ukraine  pour lui tomber dessus ensuite à coups de diverses sanctions ( financières, économiques, sportives, aériennes,  médiatiques, culturelles…) les plus sévères qu’un ennemi de l’Occident ait jamais eu à subir… De quoi provoquer à terme des conséquences socialement et économiquement désastreuses pour la population russe qui peut potentiellement se soulever contre le régime poutinien…Miser sur la guerre économique pour provoquer la fin du poutinisme ? La poursuite de cet objectif inavoué, du moins par les Américains pour lequel la Russie est un ennemi à abattre, n’est pas à exclure dans le bras de fer russo-occidental autour de l’Ukraine martyrisée. Mais ce n’est pas sûr que ce scénario se réalise dans un pays connu pour ses méthodes très peu démocratiques, où toute forme d’opposition a été muselée. Plus les jours passent sans parvenir à une désescalade, plus le risque d’une extension du conflit au-delà de l’Ukraine est réel.  Méfiez-vous d’un animal blessé qui a le sentiment d’être assiégé. Et c’est le cas de Poutine qui doit se sentir de plus en plus piétiné face à la multiplication des sanctions contre son pays qu’il perçoit déjà comme une forme de guerre. Tout à son aventurisme, il peut être tenté par une dangereuse fuite en avant qui finirait par entraîner l’OTAN dans ce qu’elle a jusqu’ici tout fait pour éviter : une confrontation armée avec la Russie sur fond d’une guerre électronique où la Russie est créditée d’une supériorité sur ses adversaires.

Après des premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, les Américains commencent à hausser le ton et envisagent l’envoi d’avions de chasse à l’Ukraine via la Pologne. Voilà qui est de nature à maintenir la tension à son paroxysme aux frontières de l’Europe et risque de monter crescendo au fur et à mesure que le conflit s’installe dans la durée. Il suffit qu’un missile tombe sur Varsovie, même par erreur, pour que les membres de l’OTAN s’empressent de riposter… Bonjour la 3e Guerre mondiale. Voilà qui donne froid dans le dos.

Le coronavirus était considéré, lorsqu’il s’est abattu sur les humains avec toutes les conséquences dramatiques que l’on sait, comme la pire catastrophe de l’histoire contemporaine. Le monde était en guerre contre une maladie imprévisible, invisible et ravageuse.  Ce serait sans compter avec le coronavirusse dont l’agent pathogène-ou poutigène- est porteur, en plus des morts et de la désolation en direct, d’une fièvre des prix sans précédent, d’un essoufflement de l’économie mondiale avec le risque d’une contagion planétaire…

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