Ça parle plus arabe que gaulois en France (31)

Khalife ou calife « successeur en arabe» est un terme dérivé du verbe khalafa (خَلَفَ) signifiant « succéder ». C’est le titre porté par les successeurs de Mahomet. Les critères de choix sont différents chez les chiites et les sunnites : pour les sunnites, la fonction est élective ; les chiites pensent à l’inverse que, si un calife doit être choisi, il devra l’être selon le principe de l’imamat (L’imamat est un concept très large qui englobe à la fois le sens de l’autorité spirituelle et celui de l’autorité politique. Après la mort du Prophète, l’Imam est chargé d’enseigner aux hommes les sens du Coran, les réalités de la religion et les pratiques sociales, et d’être leur directeur dans tous les domaines). À la mort de Mahomet en 632, l’entourage de celui-ci nomme comme successeur à la tête des musulmans le premier calife, Abou Bakr, qui poursuit la conquête de la péninsule Arabique. À sa mort en 634, son premier ministre Omar lui succède. Celui-ci conquiert la Palestine, la Mésopotamie, l’Égypte et la Perse ; en 644, il est poignardé par un ancien esclave perse. Avant de mourir, il désigne un comité de six hommes qui doivent choisir parmi eux le troisième calife, Othman (644-656). Othman est à son tour, lui aussi, meurt assassiné ! Le quatrième calife est Ali, le gendre de Mahomet et mari de sa fille Fatima, Ali (656-661) prend le relai… Ces 4 premiers califes sont nommés « les califes bien guidés ». Le califat prend fin avec la mort d’Ali… Ali, le gendre du prophète et son opposant Mou3awia s’affrontent finalement en 657 à la bataille de Siffin, qui scelle le premier schisme de l’Islam, entre ceux qui sont plus tard appelés sunnites, chiites (partisans d’Ali) et 5arijites (les sortants de la délibération).

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Le schisme et le chiisme conduisent à la crise de légitimité du calife…
Iznogoud a toujours voulu être calife à la place du calife.

Les deux principales subdivisions ont par la suite chacune leur calife, et parfois plusieurs au gré des scissions politiques de leur empire : plus aucun calife ne retrouve jamais la légitimité des premiers sur l’ensemble de la nation. Les califes sont d’abord élus mais, dès la fin du 1ier siècle de l’hégire, Mou3awiya abolit l’élection et rend le califat héréditaire dans sa famille : ce titre devient donc rapidement dynastique. La première de ces dynasties est la sienne, celle des Omeyyades, issue de sa lignée. Il choisit Damas en Syrie comme capitale. Celle des Abbassides choisit Bagdad en Irak comme capitale. Les Fatimides créent leur petite affaire au Caire en Egypte et un autre Omeyyade s’exile à Cordoue en Espagne pour lancer son nouvel État « Andalousie », si bien que, dès le IXème siècle, à peine plus de deux cents ans après 622, le monde musulman est divisé en plusieurs califats indépendants : à Médine en Arabie, à Damas sous la famille des Omeyyades, à Bagdad sous celle des Abbassides. En Egypte, en 909, un descendant de Fatima, l’unique fille de Mahomet, fonde le califat des Fatimides (il sera renversé en 1171 par Saladin). En Espagne, à Cordoue, Abd Ra7man proclame en 929 le sien… Les califes perdent toute puissance temporelle mais persistent jusqu’en 1516, année où le Turc Selim se fait transporter les reliques de Mahomet et des 4 premiers califes jusqu’à chez lui en Turquie à Constantinople, l’ancienne capitale de l’empire byzantin qui sera renommée Istanbul en 1930 par Mustafa Kemal, le père des Turc « Atatürk », comme symboles de sa position califale.  (À suivre)

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