Ça parle plus arabe que gaulois en France (35)

Selon Jean Pruvost, lexicologue, le vocabulaire français serait composé d’environ 500 mots d’origine arabe, voire plus, soit 350 de plus que les mots gaulois qui ne seraient que 150 ! Ci-dessous une liste non exhaustive de mots d’origine arabe commençant par la lettre k : koufique. De l’arabe كوفي, koufi (veut dire originaire de la ville de Koufa en Irak). Sur le plan esthétique, le koufi évolue dans plusieurs directions. D’abord un style, appelé kufi carré, va accentuer le caractère anguleux du style jusqu’à n’autoriser que des angles droits. Un autre style, dit kufi florissant ou kufi orné, prend acte du déséquilibre esthétique entre la ligne de base sur laquelle se trouvent de nombreuses lettres et la hauteur que peuvent prendre certaines lettres verticales, laissant de grands espaces vides dans les textes et inscriptions. Les calligraphes remplissent ces espaces vides par des motifs floraux ou d’animaux. L’écriture est très angulaire, aux contours bien délimités et tend à être réalisée sous forme de segments géométriques. Par exemple, le M (mime en arabe) prend la forme d’un cercle, et le N (noune en arabe) prend, quant à lui, la forme d’un demi-cercle.
Au début de son utilisation, le style kufi n’utilise pas de diacritiques ce qui rend sa lecture pénible car certaines lettres sont confondues à cause de leur caractère anguleux. Mais à partir du Xème siècle, des styles plus souples, cursifs, issus de l’écriture quotidienne, commencent à être employés à des fins ornementales.
Les premiers Corans conservés sont copiés dans une écriture appelée 7ijazie. D’autres graphies, nommées coufiques (ou écritures abbassides anciennes), naissent au siècle suivant et s’éloignent fortement des écritures courantes.

Largement répandues à travers l’ensemble du monde islamique, d’une grande variété d’aspect, les écritures coufiques parent le texte sacré d’un éclat incomparable. Pendant plusieurs décennies, le Coran demeure le seul livre arabe copié dans ce style 7ijazi. Les paléographes retiennent ce nom pour désigner les plus anciennes variétés d’écritures livresques, par référence à la région du 7ijaz où se trouvent les deux villes La Mecque et Médine : ces écritures étaient déjà en usage au moment de l’apparition de l’islam. Dès la fin du VIIème siècle, elles sont homogénéisées et retravaillées. Ces efforts coïncident avec l’extension de l’emploi de l’alphabet arabe au sein de l’empire islamique : c’est à cette époque que le calife omeyyade Abd Malik impose l’usage de l’arabe dans la chancellerie. Le VIIIème siècle voit l’élaboration de nouveaux styles. Progressivement, pour les désigner, les « écritures abbassides anciennes » vont remplacer le traditionnel terme « coufique », car il commence à correspondre à un nombre important de graphies bien différenciées. Réservées à la copie du Coran, ces écritures se constituent en décalage par rapport à celle de l’usage quotidien. Le trait est fortement marqué ; la composante horizontale est soulignée, tandis que les éléments verticaux, ramenés autant que possible à des perpendiculaires, interviennent pour scander le mouvement de l’écriture. (À suivre)

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