On ne se comprend pas…

Suite à une invitation de mes collègues journalistes démissionnaires du JDD, j’ai assisté à  une soirée organisée le 9 octobre dernier au théâtre du Châtelet par leur collectif sous le thème : La nuit de l’indépendance pour une presse libre !
Deux jours auparavant, les combattants du Hamas infligeaient  à Tsava Haganah Lé Yisreal, Tsahal ( armée de défense d’Israël) une lourde leçon de résistance inattendue et spectaculaire .
La  soirée démarra par un mot de l’actrice Agnès jaoui , sur un ton digne et solennel, elle de confession juive , sans  un mot sur l’offensive des Palestiniens du samedi 7 octobre.
Le rappel des faits : les ex- journalistes salariés d’Arnaud Lagardère et après une grève de 40 jours  en juin dernier décidèrent d’une démission collective après la nomination de l’ancien directeur du magazine d’extrême droite « Valeurs actuelles », Geoffroy Lejeune à la tête de la direction de la publication.
Les interventions et allocutions de certains invités ont dénoncé la banalisation de la parole de l’extrême droite , la défaite de l’esprit critique. En un mot, le refus des ex-journalistes de continuer à travailler avec une rédaction pour qui , entre autres, le mot inch’Allah…est banni désormais.
Contexte oblige, on est contraint de faire le lien avec l’actualité du moment, les massacres des Gazaouis  par l’armée israélienne et l’esprit de cette soirée du 9 octobre du collectif en question.
Voici plus de 70 salariés, dont une majorité de journalistes, et pour des raisons purement liées à des convictions et valeurs humaines, décident de se retrouver au pôle emploi du jour au lendemain tout simplement, pour dire non à une économie de surveillance de la presse.
Cette autre presse française, qui se fait toute petite sur les chaînes publiques ou privées : Cnews, BFMTV, LCI, France info….et qui pose cette question :

Que sommes-nous prêts à sacrifier pour occulter  la vérité ?

La vérité de cette banalisation de la mort de nos jours et de cette confiance générationnelle rompue entre un Occident aveugle et un Orient déchiré

Comment aimer cet Occident ?

Responsable des nombreuses croisades , de la guerre des 100 ans , l’extermination des aborigènes , des Amérindiens , des deux Guerres mondiales, de la guerre du Vietnam, de l’Indochine,  des Malouines , de l’Afghanistan, de l’ Irak….de la politique d’apartheid …..etc , la  liste est non exhaustive.

Il est évident que la référence culturelle, « civilisationnelle « entre l’occident et l’orient est complètement opposée : plus de logique ou raison pour distinguer entre un occupant et un occupé. Et dans le conflit israélo-palestinien, l’occupant est bien Israël et l’occupé est bien la Palestine.
On s’émeut à chaud à la moindre perte de vie juive , et il faudrait 1000 fois plus de victimes palestiniennes pour que l’occident fasse semblant de s’émouvoir O Deus meus !

Les canons se tairont tôt ou tard, car « cet occident mal aimé » a besoin de parler des fêtes de Noël, de l’inflation, des EHPAD, des retraites, de la  maltraitance des animaux. Bref , de passer vite à autre chose,   et sa mémoire sélective  le poussera à oublier qu’on est en train de « fabriquer les martyrs de demain en Orient ».