L’ennemi de l’environnement c’est l’homme et ses diverses activités ravageuses aussi bien pour lui-même que la faune et la flore. Ce n’est pas les COP à répétition (à l’image de la 26 de Glasgow en Écosse) - ces grand-messes à générer de belles promesses en l’air, pour réduire les émissions à effet de serre dans l’espoir de freiner le dérèglement climatique-, qui changeront quoi ce soit à cette réalité très alarmante qui menace la vie sur terre.

Tant que les dirigeants du monde et ceux qui détiennent le pouvoir d’agir sur le réel pour installer un véritable cercle écologique vertueux, la santé planétaire, déjà sérieusement entamée, le pouvoir d’agir sur le réel pour installer un véritable cercle écologique vertueux, la santé planétaire, déjà sérieusement entamée, ira s'aggravant. Le rapport du Giec sur l’état du globe, dévoilé le 9 août 2021, est on ne peut plus clair sur ce point.        

Génératrices de confort et de bien-être au nom desquels elles sont officiellement menées, les activités humaines, dans leur complexité, masquent en fait une rapacité permanente du lobby des producteurs désignée sous de doux euphémismes comme l’innovation ou la compétitivité. Incitant à la conquête de nouvelles parts de marché pour gagner plus tout en veillant à ne pas être  dépassé par la concurrence, cette course  effrénée et perpétuelle vers la nouveauté, accentuée par la dictature du paraître, imposée par les dernières tendances de la mode, crée la plupart du temps une infinité de faux besoins que le matraquage publicitaire non-stop, via de nombreux canaux,  se charge de populariser auprès de consommateurs de plus en plus conditionnés. Ces derniers ont, par exemple, à peine utilisé leurs smartphones dernier cri de telle ou telle marque que ces gadgets high-tech sont déjà démodés par la mise sur le marché de nouvelles versions jugées plus performantes que les précédentes. Un produit en chasse un autre à une vitesse vertigineuse alors que tous remplissent la même fonction… Mais a-t-on vraiment besoin, même si on en a largement les moyens, de changer de portable tous les mois, de posséder plusieurs voitures à la fois, de changer de garde-robe au gré des nouvelles collections, etc. ? Un changement salutaire, tout le reste n’est que littérature et envolées lyriques, ne peut découler que d’une prise de conscience citoyenne agissante à l’échelle mondiale…

En attendant, la planète n’a de cesse de tirer diverses sonnettes d’alarme pour réveiller les consciences endormies, voire hypocrites : multiplication des canicules et des inondations meurtrières, retard des précipitations, élévation menaçante du niveau de la mer, amplification des feux de forêt, dysfonctionnements agricoles, hausse des migrants climatiques… Ces événements extrêmes sont engendrés par ces excès à la fois de consommation et de production que l’économiste Bernard Harris résume parfaitement en quelques phrases : « Toute l’activité des marchands et des publicitaires consiste à créer des besoins dans un monde qui croule sous les productions. Cela exige un taux de rotation et de consommation des produits de plus en plus rapide, donc une fabrication de déchets de plus en plus forte et une activité de traitement des déchets de plus en plus importante ».

Le résultat est là, très peu flatteur et terrifiant : En moins de 100 ans, l’homme moderne, guidé par le seul appât du surprofit, a fait plus de dégâts dans les écosystèmes terrestres et marins que toute l’humanité en plusieurs siècles.

Sans conteste, il y a aussi des leçons fondamentales à tirer de la crise sanitaire due au Covid-19.  La seule véritable puissance qui a réussi à mettre la planète en mode pause en purifiant l’air par une réduction drastique des émissions de CO2 et montré au passage la futilité de nombreuses actions que l’homme croyait jusque-là essentielles à son bonheur. Quelque part, les dérèglements, climatique et sanitaire, découlent au fond d’une crise morale et éthique profonde qui a fait que les valeurs, censées commander le comportement humain, représentent de moins en moins la devise la mieux partagée ici et ailleurs…

Au-delà des appels à la décarbonation de l’économie mondiale et l’élévation des énergies renouvelables au rang de nouveau mantra, le défi salutaire, dont est tributaire l’avenir du globe, réside dans une transformation en profondeur de nos modes de vie, de production et de consommation, fondés sur une surexploitation des ressources naturelles. Ce cercle vicieux et ses multiples dérives ont enfanté une société basée sur l’accumulation de tout et n’importe quoi mais très peu de partage des richesses. Et ce ne sont pas les stratégies marketing à grands renforts de budgets, consistant à verdir l’image des gros pollueurs du monde, qui vont sortir les humains de cette grande et dangereuse impasse environnementale.

Le résultat est là, très peu flatteur et terrifiant : En moins de 100 ans, l’homme moderne, guidé par le seul appât du surprofit, a fait plus de dégâts dans les écosystèmes terrestres et marins que toute l’humanité en plusieurs siècles. Dit autrement, les hommes engloutissent en quelques décennies ce que la planète a mis plusieurs millions d’années à produire. Le néolibéralisme est tout sauf un modèle et ses conséquences seront encore plus ravageuses pour les générations futures.

« Notre surcroissance économique se heurte aux limites de la finitude de la biosphère. La capacité régénératrice de la Terre n’arrive plus à suivre la demande : l’homme transforme les ressources en déchets plus vite que la nature ne peut transformer ces déchets en nouvelles ressources», écrit Serge Lacouture dans son « Petit traité de la décroissance sereine ». Par son inconscience et sa cupidité, l’homme est en train de scier la branche sur laquelle il est assis en rendant la terre invivable. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. », la phrase culte de Jacques Chirac lors du IVe sommet de la Terre en 2002, est toujours hélas d’actualité, rappelant aux dirigeants des pays industrialisés qui ont rivalisé à Glasgow d’engagements non-contraignants sur la réduction de certains gazs nocifs, l’ampleur de leur dangereuse inertie…

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