Il est peu probable qu’un pays qui a depuis longtemps perdu la main et qui pour faire diversion, ne cesse de voir des mains invisibles partout saisisse la main royale tendue pour la énième fois...

Expression de générosité et de hauteur de vue qui ont toujours marqué les initiatives royales en interne et à l’international. La énième main tendue de S.M Roi Mohammed VI aux dirigeants algériens est destinée à aider un pays à terre à se relever. Une main secourable pour un voisin dont la situation désastreuse sur tous les plans interpelle sans cesse le souverain. C’est ce qu’il faut retenir et rien d’autre du discours royal prononcé samedi 31 juillet 2021 à l’occasion de la Fête du Trône. Restait à savoir – et là réside toute la question - si la junte militaire en place saura cette fois-ci chausser les lunettes de l’avenir et répondre positivement à l’invitation « sincère » du souverain, adressée à « nos frères en Algérie, pour œuvrer de concert et sans conditions à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage ».

Le ton royal respire la sérénité et la confiance qui siéent à un État fort et ancré dans l’Histoire, convaincu de la nécessité impérieuse de construire une communauté de destin. Un État-force tranquille qui ne veut pas laisser son voisin, dont l’état est de plus en plus préoccupant, sombrer dans le chaos qui le menace, sans lui venir en aide.  Prévisible, la réponse ne s’est pas fait attendre, identique à celle opposée aux précédentes mains tendues de Sa Majesté. En effet, les commentaires médiatiques de la majorité des publications locales ont traité la main secourable royale avec suspicion, voire irrévérence, comme si elles avaient écrit sur commande. Comble de la mauvaise foi, certaines plumes téléguidées, qui ont fait de la désinformation leur ligne éditoriale, se sont empressées de voir dans la démarche royale un signe de faiblesse du Royaume, histoire de flatter un amour-propre national hypertrophié dans un pays à la dérive où les motifs de fierté sont aussi inexistants que le pétrole est abondant. Et puis, de quelle fierté et même légitimité peut exciper une classe dirigeante incapable d’assurer les produits de base comme l’huile de table à sa population ?

Les responsables marocains, qui ne sont pas nés de la dernière pluie, n’ont guère été étonnés par cette flambée de mauvaise foi à l’égard de l’offre marocaine. Si cette mauvaise foi traduit la position officielle de la junte militaire, il faut en tirer, côté marocain, une fois pour toutes les conclusions qui s’imposent. Rien à attendre de ce territoire dont les patrons en treillis ont décidé de s’engager résolument dans les impasses du passé et les ténèbres de l'aventurisme politique. Cadenassés dans un anachronisme  chroniquement paralysant pour le pays, recroquevillés sur des postures mensongères  qui ont enfanté la paupérisation générale, refusant de lâcher les mamelles de la rente pétrolière qu’ils considèrent comme leur propre propriété, les dirigeants du voisin de l’est n’ont réussi qu’une seule chose : faire plonger l’Algérie qui mérite meilleur destin dans un coma politique profond sur fond d’une crise multiforme qui inquiète au plus haut point les responsables marocains, mais aussi les chancelleries occidentales. Seule peut-être la politique des coups de poing pourrait réveiller une gérontocratie militaire dangereusement insensible...

Les plus lus
CONFUS DE CANARDLa face obscure des réseaux sociaux

Un gramme d’information dans une tonne de désinformation ! Sans grande exagération, on est dans cet ordre de grandeur avec les réseaux sociaux noyés de plus en plus dans un flot continu de fake news...

Abdellah Chankou
10.4.2024 1:14
CONFUS DE CANARDMendicité sans frontières

Ils sont partout et en grand nombre. Aux abords des mosquées et pâtisseries, à la sortie des magasins et marchés, envahissant carrefours, feux rouges, ou simplement la voie publique...

Abdellah Chankou
28.3.2024 1:23
CONFUS DE CANARDDécalage des saisons

Le climat de ce mois de mars est inhabituel, ressemblant étrangement à celui de l’automne et de l’hiver. Ce n’est pas un temps printanier marqué habituellement par quelques jours de pluie fine. Cette situation exprime clairement...

Abdellah Chankou
13.3.2024 23:58
CONFUS DE CANARDPartis mal partis...

La politique au Maroc est-elle en train de virer au toboggan vers le banc des accusés et le séjour à l’ombre après avoir été longtemps un tremplin facile vers l’impunité et l’enrichissement illicite?

Abdellah Chankou
7.3.2024 1:07