A quoi joue l’Istiqlal ?

Naam Miyara.

Il est patron de l’UGTM, affilié à l’Istiqlal, et en même temps président de la deuxième Chambre.  Et c’est à l’occasion de la célébration du 62ème anniversaire du syndicat que Naam Miyara a critiqué le gouvernement sur le dossier de l’inflation et de la hausse des prix. L’intéressé, également membre du Comité exécutif de l’Istiqlal, a donc sorti sa casquette de syndicaliste pour voler dans les plumes de l’exécutif dont son parti  est une composante essentielle. «Ce que nous souhaitons, ce n’est pas des contrôles de prix sur la télévision, mais des contrôles qui permettent aux citoyens de sentir la différence», s’est-il emporté. Et d’ajouter : «Nous disons au gouvernement, faites attention, nous n’allons pas continuer à observer le silence! Les Marocains ont voté pour vous à une forte majorité. Nous vous avons accordé notre confiance. Mais après cette vague de flambée des prix, nous ne pouvons plus continuer à observer le silence», a fulminé celui qui a également sermonné le gouvernement sur le sujet du dialogue social : «La signature de cet accord n’est pas un blanc-seing qui permet au gouvernement de faire de nous ce qu’il veut.

Il est temps de mettre en œuvre le reste des engagements prévus dans l’accord», a-t-il affirmé. Dans une tentative de désamorcer une crise éventuelle au sein de la majorité, le chef du groupe istiqlalien Noureddine Médiane s’est démarqué  des propos de M. Miyara.  « Les déclarations de M. Miyara ne concernent en rien l’Istiqlal qui continue à soutenir la majorité gouvernementale pour aller de l’avant dans son processus de réformes», a-t-il expliqué lors  de la dernière réunion de la Commission des finances et du développement économique. Réuni en comité exécutif, le 6 avril, l’Istiqlal  abonde dans le sens de M. Médiane en saluant dans un communiqué la politique volontariste du gouvernement pour faire face aux effets des chocs importés, et régler les problèmes internes, tout en veillant à respecter les engagements contenus dans le programme gouvernemental.

« Naam Miyara  est dans son rôle de syndicaliste, il ne pouvait pas observer le silence sur une problématique  sensible en relation avec la dégradation continue du pouvoir d’achat de la population », fait remarquer un proche de Miyara. Nombre de députés istiqlaliens partagent la position du syndicaliste mais n’osent pas la soutenir publiquement sous peine de créer une crise au sein de la majorité dont les trois partis membres sont liés par une charte qui bannit les voix discordantes au nom de la cohésion gouvernementale. Certains au sein de l’Istiqlal voient les choses sous un autre angle. Naam Miyara étant le gendre de Hamdi Ould Errachid, il ne pouvait être actionné que par celui qui ne s’entend pas avec le secrétaire général du parti Nizar Baraka. Naam Miyara,  qui vient par ailleurs de faire un plaidoyer pour la récupération de Sebta et Melilia à un moment où les relations maroco-espagnoles n’ont jamais été aussi excellentes,  agit-il sur ordre du seigneur du Sahara pour fragiliser le petit-fils de Allal El Fassi ?

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