Suite à l’article du Canard n°649 intitulé « Dragage en eaux troubles », nous avons reçu cet éclairage intéressant du Professeur Hassania Cherkaoui qui cite plusieurs impacts dont la nature varie selon la méthode de dragage, son intensité et le site d'extraction.

Impacts physiques et chimiques

Les impacts physiques de l'extraction de granulats marins concernent l'altération de la topographie des fonds par l’enlèvement de sédiments, l'augmentation de turbidité dans la colonne d'eau et le dépôt des sédiments entraînés avec les eaux de surverse de la drague.

Les granulats marins sont élaborés à partir de matériaux extraits du sol et du sous-sol de la mer.

Impact biologique

Les espèces potentiellement menacées par l'extraction de granulats marins sont principalement le lançon (équille}, le hareng, le tourteau ainsi que les algues calcaires contenues dans les fonds de maërl.

Le banc de maërl

Il fournit une très large gamme de micro-habitats (micro-niches) qui se traduit par la présence d’une diversité en faune et en flore très élevée. Les bancs de maërl constituent ainsi un réservoir de biodiversité.

En outre, ils constituent une zone de nurserie pour des espèces commercialement exploitées telles que les bivalves (c’est-à-dire, Coquille Saint Jacques, Pétoncles, Palourdes, Praires) et les jeunes stades de poissons (Bar, Dorade, Lieu, Rouget…).

Impacts environnementaux

Érosion : Le prélèvement de sédiments au voisinage de la côte peut déséquilibrer localement le bilan sédimentaire, et entraîner l'intensification de l'érosion côtière (éboulement de falaises, réduction ou disparition de plages...)

En effet, un dragage entraîne un abaissement des fonds de plusieurs dizaines de centimètres à plusieurs mètres par prélèvement du substrat.

Destruction de la faune et de la flore benthique : les organismes contenus dans le benthos (faune et flore) sont en général détruits lors de l'extraction. En effet, le prélèvement des matériaux lors d’un dragage entraîne une forte altération voire la destruction de l’habitat sur la zone draguée.

Gestion de l'érosion côtière

Sur les côtes en érosion (naturelle ou du fait des activités humaines), il est possible de ralentir ou limiter l'érosion en apportant des sédiments (sable...), qui proviennent généralement du fond de la mer (pour des raisons économiques, mais aussi techniques : granulométrie, etc.).

Pr. Hassania CHERKAOUI : Docteur d’État en droit maritime et aérien ‍