Protection sociale
29/7/2022 12:07
Dr Saïd Afif, président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS).

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Président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS), Dr Saïd Afif livre dans cette contribution les pistes pour une amélioration de l’offre de soins.

Sa Majesté le Roi que Dieu l'assiste a lancé le projet de la protection sociale qui démarre par la couverture universelle dans le cadre de l'AMO à partir de janvier 2023. Plus de 22 millions de bénéficiaires sont concernés. Une révolution sociale.

Nous avons besoin comme l'a affirmé le souverain dans plusieurs discours d'une vraie refonte de notre système de santé. La loi cadre 06/22 adoptée lors du dernier conseil des ministres vient donner le coup d'envoi de cette refonte qui repose sur 4 piliers :

Premier pilier :

Les ressources humaines. Nous formons moins de médecins que ce dont nous avons besoin. Donc ; il y a nécessité de créer de nouvelles facultés de médecine et d’élargir le périmètre des stages qui sont insuffisants pour permettre aux étudiants d’accéder à une bonne formation pratique. Parallèlement à la formation, l’amélioration des conditions matérielles du personnel soignant est tout aussi essentielle, car de nature à stopper l’hémorragie de la fuite des cerveaux et à rendre attractive la fonction publique (chaque année 600 médecins sur les 2000 diplômés formés quittent le Maroc pour l'étranger : Allemagne, France, Belgique...).

Second pilier :

La régionalisation avancée avec une carte sanitaire englobant le privé pour lutter contre les déserts médicaux via une offre de soins de qualité et équitable de Tanger à Lagouira.

Troisième pilier :

Le partenariat public-privé avec une mise en commun des ressources humaines et logistiques. Le PPP revêt une grande importance stratégique tout comme la Haute Autorité de Santé avec la désignation de son président par Sa Majesté le Roi que Dieu l'assiste et dont la mission consiste à définir les politiques de Santé à moyen et long terme.

La pandémie du Covid-19 a mis en lumière d’autres enjeux essentiels, en l’occurrence la souveraineté nationale en matière de médicaments dont le projet Royal de Benslimane, cette unité industrielle de fabrication de vaccins anti Covid-19 et autres sérums, constitue un premier jalon qui positionne notre pays dans le domaine de l’industrie du « fill & finish ».

Nous avons tous les atouts en main dans le cadre du partenariat sud-sud initié par Sa Majesté le Roi que Dieu l'assiste pour apporter le soutien nécessaire aux pays Africains, via l'agence du Médicament appelée à faciliter l'octroi des AMM pour développer le médicament made in Morocco. Pour sa part, l'agence du Sang a un rôle crucial à jouer pour la mise en place d’une meilleure gouvernance du sang et de ses dérivés. Le développement de la recherche médicale et des essais cliniques mérite également une attention particulière des pouvoirs publics, ce qui est susceptible de garder nos chercheurs au Maroc.

La revalorisation de la Tarification nationale de référence (TNR) figée depuis 2006 est une priorité absolue.  Il n’est pas normal, conséquence de cette inertie, que le patient prenne lui-même en charge plus de 54% de la facture de soins.

Quatrième pilier :

La digitalisation du processus des dossiers médicaux pour une meilleure fluidité des décisions.  Celle-ci peut contribuer au respect du délai de 48 heures dans l’octroi de la prise en charge comme le prévoit la Loi 65/00, ce qui permettrait de mettre fin à la pratique décriée des chèques de garantie, le malade étant appelé à régler juste le ticket modérateur et non la totalité de la facture de soins.

Autre point qui me paraît important a trait au respect du parcours de soins pour une bonne maîtrise des dépenses de santé et à la promotion de la médecine préventive. Savez-vous que 3% des adhérents de l’AMO, soit 300.000 personnes souffrant de maladies chroniques, consomment 50 % du budget total de l’assurance maladie ? C’est un dysfonctionnement qu’il faut corriger par la prévention pour que les Marocains ménagent leur santé en s’alimentant de manière saine et en pratiquant une activité physique régulière.  

Avec les 22 millions de nouveaux bénéficiaires de l'assurance maladie universelle, le poste médicaments qui représente actuellement 30% du budget pourrait tripler, d'où l’importance d’encourager le générique pour une meilleure rationalisation des ressources.

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