Le chef de la diplomatie Nasser Bourita, qui porte cette convention et la défend, a essuyé un désaveu en commission des Affaires étrangères.
La Commission des Affaires étrangères à la première Chambre a bloqué mardi 18 juin la ratification de deux conventions OCDE signées depuis 2019 par le Maroc sur l’échange de données bancaires concernant les comptes financiers. Ce rejet est le fruit du lobbying des MRE qui se considèrent comme la principale cible de ce texte dont ils voient une menace de leurs intérêts en tant que principale source de transferts de devises vers le Maroc. Tel n’est pas l’avis du ministre des Affaires étrangères et des Marocains résidents à l’étranger Nasser Bourita. Il a beau expliquer aux députés de la majorité et de l’opposition, qui se sont ligués comme un seul homme contre cette convention, et appeler à la rescousse son collègue du Budget Fouzi Lekjaa pour les raisonner, les opposants n’ont rien voulu savoir. Résultat: Le dossier, qui vise selon ses promoteurs à promouvoir la transparence fiscale et à lutter contre la fraude et l’évasion fiscale et « prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices », a été renvoyé au gouvernement, via la présidence du Parlement, pour réexamen de ses dispositions. Quant à Nasser Bourita, qui subit ainsi un désaveu cinglant, passe pour un ministre qui s’en « fisc » des intérêts des MRE qui font pourtant partie de ses prérogatives ministérielles. L’exécutif avait rassuré les Marocains du monde par la voix de son porte-parole Mustapha Baitas qui considère qu’il « n’y a rien dans cet accord qui puisse porter préjudice à la situation des MRE et à leurs droits ». Visiblement, ce propos n’a pas dissipé les appréhensions des concernés. Crainte légitime pour leurs intérêts ou peur de la transparence ? Alors qu’il a engrangé bien des succès diplomatiques notamment sur le front de l’intégrité territoriale du royaume, Nasser Bourita semble moins convaincant avec les MRE. Un ministre impôt=pulaire.