L'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

L’appel en annulation (interjecté lundi 8 mars par le procureur général) des condamnations pour corruption de...

L’appel en annulation (interjecté lundi 8 mars par le procureur général) des condamnations pour corruption de l'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva par le juge Edson Fachin a été rejeté par ce dernier vendredi 12 mars. « Je maintiens les raisons qui ont conduit à accorder l'habeas corpus à Lula, et il appartiendra désormais aux 11 juges de l'assemblée plénière de la Cour suprême de décider si l'annulation des condamnations doit être maintenue ou non », a écrit M. Fachin. La défense de l'ancien président brésilien (2003-2010) a maintenant un délai de cinq jours pour faire connaître sa position sur l'affaire, qui pourra ensuite être mise à l'agenda des juges de la Cour suprême sans qu'aucun délai ne s'impose. La Cour suprême du Brésil se prononcera donc en session plénière sur l'annulation de ces condamnations. Résultat : L’homme le plus populaire du pays de la Samba risque de ne pouvoir se présenter à l'élection présidentielle de l'année prochaine, ce qui était possible pour lui après la décision surprise du juge Edson Fachin qui avait décidé qu'un tribunal de la ville de Curitiba, dans le sud du pays, n'était pas habilité à juger Lula pour corruption et qu'il devait être rejugé par les tribunaux fédéraux de Brasilia, la capitale.

Dans son appel rejeté vendredi, le procureur général demandait le rétablissement d'au minimum deux condamnations, arguant de leur bien-fondé juridique et du fait que Lula a été désigné comme le chef de file du système Petrobras Lula, 75 ans, qui avait notamment été accusé d'avoir perçu des pots-de-vin pour favoriser des entreprises du bâtiment dans l'octroi de marchés publics, notamment liés à la compagnie pétrolière d'État Petrobras, n'est pas pour autant blanchi des accusations de corruption qui pèsent contre lui. Mais cette annulation pour vice de forme lui permet de recouvrer ses droits politiques, même s'il n'est pas à l'abri d'un énième rebondissement judiciaire. Rebondissement qui tombe au bon moment pour le président sortant Jair Bolsonaro réputé pour ses sorties médiatiques fracassantes notamment sur la pandémie du coronavirus qui ravage le Brésil. En décembre dernier, le général Bolsonaro a lancé une attaque en règle à l’encontre des vaccins contre le Covid-19, n’hésitant pas à assurer que celui de Pfizer pouvait transformer les personnes vaccinées en « femmes à barbe » ou « en crocodiles » !

En effet, deux sondages d'opinion publiés vendredi, les premiers depuis l'annulation des condamnations de Lula, montrent que Bolsonaro est toujours favori pour remporter l'élection de 2022, mais que son avantage s'est réduit. L'un d'eux indique que 61% des personnes interrogées n'approuvent pas sa gestion de la pandémie qui a fait plus de 270 000 victimes. L'enquête réalisée par l'institut de sondage Ideia pour le magazine Exame a révélé que Bolsonaro remporterait un second tour contre Lula par 7 points de pourcentage si le vote avait lieu aujourd'hui. Mais un autre sondage réalisé par XP Investimentos montre qu'il n'a que 2 points d'avance sur Lula dans les intentions de vote, 27 % contre 25 %, alors que sa cote de popularité baisse dans la deuxième épidémie de Covid-19 la plus meurtrière au monde.

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