Après avoir prédit, lundi 10 février, que l'épidémie de coronavirus « disparaîtrait sans doute en avril grâce à la chaleur », puis ...

Après avoir prédit, lundi 10 février, que l'épidémie de coronavirus « disparaîtrait sans doute en avril grâce à la chaleur », puis déclaré «l’état d’urgence» sur tout le territoire américain le vendredi 13 mars (un beau jour) en traçant les grandes de ligne d’un plan d’urgence pour lutter contre l’épidémie dans son pays pour revenir ensuite sur sa décision de rouvrir le pays pour dimanche de Pâques, le président de la première puissance du monde continue son rétropédalage en déclarant  samedi l’état de catastrophe majeure dans les 50 États ainsi que les îles Vierges américaines, les îles Mariannes du Nord, Washington, DC, Guam et Porto Rico, sauf les Samoa américaines.

Cette façon d’agir qui ne lui rassemble pas dénote certainement son désarroi  face à l’épidémie qui au lundi 13 avril se chiffrait aux Etats-Unis à quelque 550.000 contaminés pour  23.529 morts, soit respectivement près de 30 % de cas positifs et 20 % de décès enregistrés dans le monde. Un chiffre qui dépasse celui de l'Italie, durement touchée.  America first, le slogan fétiche de Trump, est désormais une réalité.

En businessman opportuniste, Trump garde un œil sur le covid-19 et un pied dans le terrain des urnes,  en jugeant que la meilleure façon de limiter sa responsabilité dans cette grave crise  sanitaire que sa mauvaise gestion a aggravée est de refiler la patate chaude aux gouverneurs des 50 États. Histoire de dire - bien que la décision de déconfiner revienne constitutionnellement aux États et non à la présidence -, si la situation s’envenime encore plus, que la faute est à ces derniers. Je leur ai donné les moyens de combattre l’épidémie en déclarant l’état de catastrophe majeure dans les 50 États, ils n’ont qu’à se débrouiller. C’est clair Trump veut montrer qu’il est le boss. Politique oblige.  

L’état de catastrophe majeure (une décision sans précédent dans les annales de la Maison Blanche)  permet, selon la Maison Blanche, de « mettre des fonds fédéraux à la disposition des gouvernements des États et des collectivités locales, ainsi que de certaines ONG à but non lucratif.  Elle peut également aider les gouvernements des États à se coordonner avec les ressources fédérales comme l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) et le Corps des ingénieurs de l'armée. »

En refilant la patate chaude aux gouverneurs qui ne sont pas tous d’accord avec le président Trump sur  une levée rapide de l’état d’urgence et qui se plaignent de la lenteur de l’arrivée des aides fédérales, ce dernier mise -en parallèle- sur un aplatissement de la courbe des contaminés dans les prochains jours, ce qui est de nature, si cette hypothèse se confirme, de doper ses chances face au candidat démocrate Joe Biden, en novembre prochain.

« Dans tout le pays, la courbe des nouveaux cas par jour s'aplatit considérablement, ce qui suggère que nous sommes proches du pic et que notre stratégie globale fonctionne », a déclaré le candidat Trump vendredi lors de la réunion quotidienne de la Maison Blanche sur les coronavirus. Pas sûr. L’économie étant le cheval de bataille de l'America First de Trump, celle-ci n’est pas au mieux de sa forme. Un pays fait pour tourner se trouve soudainement à l’arrêt depuis plusieurs jours et personne ne sait pour combien  de temps. Mercredi 8 avril, un sondage de CNN montre que le taux des insatisfaits de la gestion de crise de Trump et du gouvernement fédéral est en hausse dans la population. Mauvais signe.

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