Emmanuel et Brigitte Macron au Champ de Mars, soirée du 24 avril 2022. Photo SIPA/AP/Christophe Ena.

La victoire de 17 points d'Emmanuel Macron sur son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen a été accueillie avec soulagement...

La victoire de 17 points d'Emmanuel Macron sur son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen a été accueillie avec soulagement et satisfactions dans les capitales occidentales. Mais tout n’est pas rose. Les questions économiques devraient être une priorité de son second mandat et ce ne se sera pas une sinécure sur que le résultat final a été assombri par le meilleur score jamais enregistré par l'extrême droite. M. Macron est le premier président qui aura à peine 55 ans s’il décide de se représenter en 2032. Ce qui est sûr c’est qu’il devenu le premier président français depuis 2002 à remporter un second mandat, avec 58,5 % des voix au second tour, contre 41,5 % pour son adversaire de droite, Marine Le Pen, selon les résultats définitifs du ministère de l'intérieur. Il s'agit d'une marge de victoire plus importante que celle prévue par les sondages après le premier tour de scrutin du dimanche 10 avril.

Félicitant M. Macron sur Twitter, le président Biden a qualifié la France de « plus ancien allié et de partenaire clé pour relever les défis mondiaux. » « Je me réjouis de la poursuite de notre étroite coopération - notamment en matière de soutien à l'Ukraine, de défense de la démocratie et de lutte contre le changement climatique », a écrit le locataire de la Maison-Blanche. Mais la victoire de M. Macron a également été plus étroite qu'en 2017, lorsqu'il a affronté pour la première fois Mme Le Pen, anti-Otan et pro-russe. Moins d'électeurs ont soutenu M. Macron cette fois-ci, alors que le taux d'abstention le plus élevé pour un second tour d'élection présidentielle depuis un demi-siècle - 28 % - a souligné la montée de la désillusion politique et des griefs économiques.

Clément Beaune, Secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, a reconnu que la France était «divisée » et « inquiète », notamment sur les questions du pouvoir d’achat comme le coût de la vie et les prix de l'énergie. « Maintenant, nous devons travailler sur ce sujet », a déclaré M. Beaune lundi. Dans la ville de Rennes et à Paris, de petites manifestations contre la réélection de M. Macron ont brièvement tourné à la violence dans la nuit de dimanche à lundi, lorsque des manifestants ont affronté des policiers anti-émeutes, ce qui a conduit à quelques arrestations. Les forces politiques françaises tournent maintenant leur attention vers les élections de l’assemblée nationale (chambre basse) en juin, un test crucial pour M. Macron, dont la coalition détient une forte majorité législative. Les résultats de ces élections détermineront jusqu'où il pourra aller dans la mise en œuvre de son programme national. « Le plus grand défi de Macron sera de créer un sentiment de cohésion dans un pays extrêmement fragmenté où l'extrême droite obtient 41 % des voix », a déclaré Tara Varma, directrice du bureau parisien du Conseil européen des relations étrangères. «La reconfiguration politique qui a commencé il y a cinq ans va maintenant s'achever car de nouvelles alliances vont forcément émerger.» Mme Le Pen cherchera à rester au Parlement, où elle occupe un siège depuis 2017, a déclaré lundi un haut responsable de son parti, le Rassemblement national, Louis Aliot, à la radio France Inter. Son parti n'a fait élire qu'une poignée de députés cette année-là et espère s'appuyer sur sa performance présidentielle. « Maintenant, c'est une autre élection qui commence, et plus important encore, ce sont 577 élections qui commencent », a déclaré M. Aliot, faisant référence au nombre de sièges qui seront à pourvoir.

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