Soit la « vieille Europe » manque de discernement soit elle ne tire jamais des leçons du passé. La France de Sarkozy élimine le colonel...

Soit la « vieille Europe » manque de discernement soit elle ne tire jamais des leçons du passé.  La France de Sarkozy élimine le colonel Kadhafi on octobre 2011 et depuis c’est le chaos en Libye. Bruxelles appuie en sous-main la guerre que livre les groupes armés islamistes contre le régime de Bachar Assad depuis 2011 dans le but de le renverser mais c’est sans compter avec l’appui, efficace et indéfectible de Moscou, des Iraniens et du Hezbollah libanais, au régime de Damas. Résultat : la Turquie d’Erdogan s’est vue dans l’obligation d’intervenir dans le nord-est de la Syrie pour y établir une zone tampon sécurisée. Officiellement pour rapatrier une bonne partie des 3,6 millions de réfugiés syriens qu’Ankara a accueillis sur son territoire. Officieusement pour empêcher la création d’un État kurde à la frontière turco-syrienne. Une éventualité qui donne des cauchemars au régime d’Erdogan.

Autre erreur de jugement de Bruxelles, son mépris de la Turquie d’Erdogan qu’elle a humiliée en ignorant sa demande d’exempter les Turcs du visa Schengen et en renvoyant aux calendes grecques la requête d’Ankara d’adhérer à l’Union européenne (UE). Une fin de non-recevoir motivée par le fait que la Turquie est un État musulman, déplore le président Recep Tayyip Erdogan. Lequel, à bout surtout après la mort sous les bombes russes et syriennes de 33 de ses soldats stationnés à Idlib en Syrie (dans un endroit où il y a des terroristes selon Moscou), a décidé de contre-attaquer en visant le talon d’Achille de l’Union des 27 qu’elle accuse de manque de soutien politique, militaire et financier à un membre de l’OTAN.  Le talon d’Achille c’est l’afflux massif des réfugiés syriens vers le vieux continent.  Dès vendredi, Erdogan a effectivement menacé de laisser les portes de l'Europe ouvertes aux millions de migrants désireux d’aller en Europe. Lundi 2 mars, plusieurs milliers de personnes se sont ruées vers la Grèce où les autorités sont sur le pied de guerre. On déplore déjà deux morts. Un enfant qui avait tenté, avec une cinquantaine de réfugiés, de rejoindre la Grèce sur une embarcation de fortune et un migrant tué par la police grecque.  Angela Merkel qui avait ouvert les bras de l‘Allemagne à 800 000 réfugiés syriens en 2015 a désormais une autre opinion. La chancelière allemande en fin de carrière a jugé « inacceptable » que la Turquie fasse pression sur l'UE « sur le dos des réfugiés » alors que que l'UE dénonce un « chantage inacceptable ». Erdogan lui réponde mardi que la Grèce est obligée par le droit international d’accueillir  les réfugiés sans considération ni de race ni d’origine.  « Personne ne peut faire chanter l'UE », a prévenu quant à lui le commissaire européen aux Migrations, Margaritis Schinas. Pendant ce temps les armée turques et syriennes continuent de s’entretuer et le plus fort est celui qui abattra le plus d’avions de l’autre…

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