Des manifestants brandissent un portrait défiguré du préfet de police Didier Lallement lors d'une manifestation à Paris contre la loi sur la sécurité [Francois Mori/AP].

De violents affrontements ont éclaté samedi dernier à Paris, alors que des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue...

De violents affrontements ont éclaté samedi dernier à Paris, alors que des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre la nouvelle législation sur la sécurité. Les tensions ont été aggravées par le passage à tabac par la police d'un producteur de musque noir. La vidéo virale qui a fait le tour du monde a choqué la France dont le président Macron. Plusieurs incendies ont été allumés à Paris, alors que les manifestants exprimaient leur colère contre la loi sur la sécurité globale qui interdirait de filmer des policiers sous peine de dorte mande et peine de prison. Particulièrement visée par l’article 24 de cette loi controversée, la profession journalistique dénonce une loi liberticide. Pour étayer leurs craintes, nombre de journalistes soutiennent que si le tabassage de l’homme noir n’avait pas été filmé les policiers en cause n’aurait jamais été ni inquiétés ni décriés.    

Environ 46 000 personnes ont défilé à Paris et 133 000 au total dans environ 70 villes du pays, notamment à Bordeaux, Lille, Montpellier et Nantes, a déclaré le ministère de l'intérieur. Les organisateurs de la manifestation ont indiqué qu'environ 500 000 personnes s'étaient jointes à la manifestation dans tout le pays, dont 200 000 dans la capitale. Le président Emmanuel Macron a déclaré vendredi dernier que les images du passage à tabac du producteur de musique noire Michel Zecler par des policiers à Paris le week-end dernier « nous font honte ». L'incident a amplifié les inquiétudes concernant le racisme systémique présumé au sein des forces de police. « La police partout, la justice nulle part », « l'État policier» et « souriez pendant que vous êtes battus » figuraient parmi les slogans brandis par les manifestants qui ont défilé de la place de la République à la place de la Bastille, toute proche.

« Nous nous sentons depuis longtemps victimes d'un racisme institutionnalisé de la part de la police », a déclaré Mohamed Magassa 35 ans, qui travaille dans un centre d'accueil pour mineurs. « Mais maintenant, nous avons le sentiment que cette semaine, toute la France s'est réveillée ». Plusieurs voitures, un kiosque à journaux et une brasserie ont été incendiés près de la place de la Bastille, selon la police. Certains manifestants ont jeté des pierres sur les forces de sécurité, qui ont répondu en tirant des gaz lacrymogènes et en utilisant des canons à eau, a indiqué un correspondant de l'AFP.

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