L'avocat de Jacob Anthony Angeli Chansley alias « Chaman QAnon » a déclaré que son client se sent maintenant trahi par l'ancien président Donald Trump et est prêt à témoigner lors de son procès de destitution au Sénat qui commence la deuxième semaine de ce mois de février. Jake Angeli est l'homme dont les images choquantes lors des émeutes du Capitole et son invasion par des hordes d’extrémistes le 6 janvier ont fait le tour du monde. Torse nu, brandissant une grande lance et portant un chapeau à cornes en fourrure et une peinture sur le visage aux couleurs du drapeau américain.

Accusé d'avoir pénétré sans autorisation dans une zone interdite, les locaux du Congrès et de s’être comporté comme un hors-la-loi, le biscornu Jake Angeli croupit en taule depuis le 9 janvier Angeli après s’être rendu aux autorités de l’Arizona, d’où il est originaire. Pour la petite histoire, il refuse de manger les repas qui lui sont proposés par ses geôliers. Selon sa mère, « il tombe très malade s’il ne mange pas de la nourriture biologique ». L’avocat de cet énergumène affirme qu'il est prêt à témoigner contre Trump après s'être vu refuser la grâce présidentielle.« Il a eu l'impression d'avoir été trahi par le président », a déclaré vendredi 29 janvier l'avocat Albert Watkins, cité par CBS News. Le président Trump a accordé une pluie de grâces dans les derniers jours de son mandat, mais a laissé de côté certaines affaires très médiatisées comme celle du tireur du Wisconsin Kyle Rittenhouse. Ce jeune pro Trump a tiré sur un groupe de manifestants et fait deux morts le soir du 25 août dernier à Kenosha dans le Wisconsin

Me Watkins a déclaré qu'il n'avait pas encore parlé avec des membres du Sénat depuis que son client avait proposé de témoigner, mais il a ajouté qu'il était important pour les législateurs d'entendre quelqu'un ayant une expérience directe des émeutes. Décodage : S’il est accepté, le témoignage de « Chaman QAnon » risquerait de déstabiliser le mur de défense établi par une quarantaine de sénateurs républicains autour de leur chef Donald Trump. Pour rappel, pour que ce dernier soit condamné notamment d’une peine qui l’empêchera d’assumer toute charge publique dans le futur (par exemple créer un parti ou se représenter à une présidentielle) il faudra qu’au moins 2/3 des membres du Sénat, qui compte 100 membres, votent la destitution, soit 67 sénateurs. Or les démocrates qui disposent de 51 voix (y compris celle de la présidente du Sénat Kamal Harris) ne peuvent réunir plus de 55 voix (5 sénateurs républicains sont prêts à se joindre à leurs collègues démocrates) sauf miracle. Et ce miracle pourrait être le témoignage de Jake Angeli. Wait & see.