Donald Trump samedi 5 décembre 2020 à Valdosta (Photo/Ben Gray/AP).

Au vu des positions des républicains et des démocrates dans la bataille sénatoriale dont le champ est l’État de la Géorgie...

Au vu des positions des républicains et des démocrates dans la bataille sénatoriale dont le champ est l’État de la Géorgie (dont les 16 grands électeurs ont été gagnés par Biden), sans jeu de mots, Stalingrad. La mère des batailles. Outre une éventuelle guerre contre l’Iran qui pourrait redonner l’avantage à Donald Trump qui reste le chef de l’exécutif avec toutes ses prérogatives jusqu’au 20 janvier (Voir le Canard N°528), remporter les deux sièges sénatoriaux de la Géorgie dont le deuxième tour de l’élection est prévu pour janvier avec des votes anticipés dès ce mois de décembre signifierait deux années au moins de bâtons dans les roues pour Joe Biden.

(Les républicains ont besoin d’un seul siège pour avoir la majorité alors que les démocrates doivent remporter les deux.). Lequel président élu ne pourrait pas tenir toutes ses promesses électorales (au moins pour les deux premières années du mandat), du fait que l’aval sénat est incontournable pour valider les nominations aux hautes fonctions ainsi que pour l’adoption de programmes économiques et sociaux importants. Plus inquiétant, il suffit aux républicains de gagner l’un des deux sièges en jeu pour garder la mainmise sur le sénat. Si ce scénario-catastrophe se réalise il obligera Joe Biden de gouverner par ordonnances (executive orders) pour faire passer les grandes décisions nécessitant l’approbation du sénat.

Ainsi la bataille pour le contrôle du sénat sera dure. Un combat entièrement centré sur la Géorgie. Pour soutenir les sénateurs républicains Kelly Loeffler et David Perdue qui sont au coude à coude avec leurs rivaux démocrates le président Trump n’a pas hésité à faire le déplacement à Valdosta samedi soir dernier pour haranguer la foule, son premier meeting électoral depuis le 3 novembre. « Laissez-les voler la Géorgie à nouveau, vous ne pourrez plus jamais vous regarder dans le miroir», a déclaré M. Trump aux participants au rassemblement. Si Kelly Loeffler et David Perdue « ne gagnent pas, rien ne pourra arrêter » les démocrates, a-t-il tonné. Et Trump qui croit toujours qu’il a remporté la Géorgie d’ajouter : « Vous n'avez pas idée d'à quel point ça ira mal ». Le rassemblement de 100 minutes de D. Trump devant des milliers de partisans en grande partie masqués a eu lieu peu après que le gouverneur républicain de la Géorgie ait décliné son appel en faveur d'une session législative spéciale pour lui donner les voix électorales de l'État, même si le président élu Joe Biden a remporté la majorité des voix !

La veille vendredi, c'était Mike Pence qui s'est battu pour les républicains à Savannah. « Nous ne cesserons jamais de nous battre pour rendre l'Amérique à nouveau grande. C'est pourquoi le président Trump et moi avons besoin que David Perdue et Kelly Loeffler retrouvent la majorité républicaine au sénat des États-Unis, a déclaré le vice-président. De leur côté, l'ancien président Barack Obama qui ne peut tout dire à cause du statut d’ancien président des États-Unis, adopte une approche socialement distante de l'élection. Il a organisé un rassemblement virtuel avec les candidats démocrates, Jon Ossoff et Raphael Warnock. « Vous êtes à nouveau au centre de notre univers civique car l'élection spéciale en Géorgie va déterminer en fin de compte le cours de la présidence Biden et si Joe Biden et Kamala Harris peuvent tenir sur le plan législatif tous les engagements qu'ils ont pris », a déclaré l'ancien président. Le vote anticipé pour le second tour du Sénat commence le 14 décembre. Le jour de l'élection est le 5 janvier. Un scrutin qui déterminera la carte politique des États-Unis au moins jusqu’aux élections de mi-mandat en 2022. Stalingrad en vue.

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