96,5 % des Kanaks ont voté « non » tandis que le taux de participation était en chute (43,9 %).

La Nouvelle-Calédonie, collectivité d'outre-mer française, a voté contre l'indépendance lors d'un référendum dimanche, selon des...

La Nouvelle-Calédonie, collectivité d'outre-mer française, a voté contre l'indépendance lors d'un référendum dimanche, selon des résultats provisoires, dans un contexte de forte baisse de la participation due au boycott du scrutin par les indépendantistes. La population autochtone kanake, largement favorable à l'indépendance, avait appelé à ne pas participer au référendum en raison d'un deuil de 12 mois consécutif à une flambée de coronavirus en septembre.

Les résultats provisoires publiés par les autorités françaises ont montré que le « non » à l'indépendance l’a emporté à 96,5 %, tandis que le taux de participation s'élevait à 43,9 %. Le vote de dimanche, troisième et dernier scrutin sur la question, fait suite à deux précédents scrutins en 2018 et 2020 où le « non » a obtenu respectivement 57% et 53%.

« Les Calédoniens ont choisi de rester français. Ils l'ont décidé librement », a déclaré le président français Emmanuel Macron dans une allocution télévisée. « Nous ne pouvons pas ignorer que le corps électoral est resté profondément divisé au fil des années. (...) Une période de transition s'ouvre maintenant », a-t-il ajouté. Le Chef du groupe du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) au Congrès Roch Wamytan, a dit regretter que le gouvernement français ait rejeté leur demande de reporter le troisième référendum à septembre 2022 par respect pour les coutumes locales de deuil.

« Ce référendum, pour nous, n'est pas le troisième référendum. Nous considérons qu'il n'y a que deux référendums légitimes : 2018 et 2020. Ce référendum est le référendum de l'État français, pas le nôtre », a-t-il déclaré sur la radio Franceinfo. Les analystes craignent qu'un « non » ne provoque la colère des partisans de l'indépendance et ne crée de l'instabilité.

« Le pire des scénarios ? Un « non » qui interdit l'indépendance, mais dont la légitimité est rejetée par les Kanaks via un taux d'abstention massif motivé par le refus de Paris de reporter le vote », a déclaré sur Twitter François Heisbourg, analyste pour le think tank IISS. Le vote de dimanche est le troisième prévu par un accord conclu dix ans après le début des pourparlers sur l'avenir de l'île en 1988, qui prévoyait une série de référendums sur l'indépendance. Des combats ont éclaté dans les années 1980 dans ce territoire riche en nickel, situé à 1 200 km à l'est de l'Australie et à 20 000 km de la France, entre les partisans de l'indépendance et ceux qui voulaient rester français..

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