L’ambassade de Russie en Israël va ouvrir des bureaux à Jérusalem pour servir sa section consulaire dans le cadre d’un accord avec la ville, ont déclaré vendredi l’ambassade et le ministère israélien des Affaires étrangères.
L’ambassade de Russie en Israël a déclaré dans un communiqué qu’un accord concernant un terrain à Jérusalem-Ouest, que la Russie a acheté en 1885, a été signé avec la municipalité le 18 mai, à l’issue d’un processus qui a duré des années. Dans le cadre de cet accord, la propriété sera utilisée pour construire des bâtiments destinés à la section consulaire de l’ambassade, précise le communiqué. Le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen, s’est félicité de cet accord qui, selon le ministère, constitue une avancée diplomatique dans le cadre de ses efforts visant à augmenter le nombre de missions étrangères à Jérusalem. La Russie prévoit de construire le complexe dans un délai de cinq à dix ans, a déclaré l’ambassadeur en Israël, Anatoly Viktorov, qui a ajouté que l’accord « prend en compte les intérêts de nos deux États ».
Le statut de Jérusalem, qui abrite des sites sacrés pour les chrétiens, les juifs et les musulmans, est l’un des principaux obstacles à la conclusion d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. Israël, qui a occupé Jérusalem-Est lors d’une guerre au Moyen-Orient en 1967 et l’a ensuite annexée, considère la ville comme sa capitale éternelle et indivisible. Les Palestiniens veulent faire de la partie orientale de la ville la capitale de leur futur État. La communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la ville, estimant que le statut de Jérusalem doit être résolu par des négociations. Alors que la plupart des ambassades étrangères sont situées à Tel-Aviv, quatre ont ouvert à Jérusalem après que les États-Unis ont reconnu la ville comme capitale d’Israël en 2017. Cette décision, qui a renversé des décennies de politique américaine, a ravi Israël et exaspéré les Palestiniens, qui affirment qu’elle viole le droit international et pourrait détruire les perspectives d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël. Au moment de l’annonce de l’ancien président américain Donald Trump, le président russe Vladimir Poutine a exprimé de vives inquiétudes et a déclaré que « de telles mesures peuvent annuler les perspectives d’un processus de paix au Moyen-Orient ». Mais la déclaration de l’ambassade russe vendredi a indiqué que l’ouverture d’une succursale à Jérusalem « s’inscrit dans la ligne de conduite immuable de notre pays en faveur d’un règlement équitable au Moyen-Orient ».
