Une manifestation en soutien aux femmes iraniennes à Montréal, Québec, Canada, le 1er octobre 2022. (Mathiew Leiser/AFP).

Le Canada a annoncé vendredi qu'il allait refuser définitivement l'entrée sur son territoire à plus de 10 000 membres du régime...

Le Canada a annoncé vendredi qu'il allait refuser définitivement l'entrée sur son territoire à plus de 10 000 membres du régime "meurtrier" iranien, dont des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique, qu'Ottawa accuse d'actes "odieux" contre le peuple iranien. Le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu'il allait inscrire l'Iran sur la liste des pays visés par "la disposition la plus puissante" de la loi canadienne sur l'immigration et les réfugiés afin de rendre "plus de 10 000 officiers et membres supérieurs [du Corps des gardiens de la révolution islamique] les plus responsables de ce comportement d'État odieux inadmissibles au Canada." "Il s'agit de la mesure la plus forte dont nous disposons pour poursuivre les États et les entités étatiques", a-t-il déclaré, soulignant que cette mesure n'était auparavant appliquée qu'aux régimes ayant commis des crimes de guerre ou un génocide. Les personnes inscrites sur la liste "seront inadmissibles au Canada pour toujours" et ne pourront détenir de biens ou avoir des relations financières dans ce pays, a-t-il ajouté. Des milliers de Canadiens ont défilé dans les rues ces dernières semaines en solidarité avec les protestations iraniennes déclenchées par la mort de Mahsa Amini alors qu'elle était détenue par la terrible police des mœurs iranienne.

Au moins 92 personnes ont été tuées dans les manifestations en Iran depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights basée à Oslo, tandis qu'un rapport officiel fait état d'une soixantaine de morts, dont 12 membres des forces de sécurité. En Iran, un code vestimentaire strict impose aux femmes de porter le voile islamique. Ces derniers jours, des écolières se sont jointes aux protestations en enlevant leur hijab ou en criant des slogans antigouvernementaux. Ottawa a déjà appliqué des sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire, et Trudeau a annoncé la semaine dernière une nouvelle série de sanctions contre des dizaines de responsables iraniens, y compris sa police des mœurs.

Le Canada a également pressé Téhéran d'indemniser les familles des victimes du vol PS752, qui a été abattu par l'Iran en janvier 2020, faisant 176 morts, dont 85 citoyens et résidents permanents canadiens. "Le régime iranien est un État qui soutient le terrorisme. Il est répressif, théocratique et misogyne", a déclaré la vice-première ministre Chrystia Freeland lors de la conférence de presse. "Nous reconnaissons officiellement ce fait et agissons en conséquence", a-t-elle ajouté.

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