Le conseil de sécurité uni contre le meurtre de Abu Akleh. Photo : Raneen Sawafta/Reuters.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné, vendredi 13 mai, à l'unanimité le meurtre de la journaliste palestino-américaine de...

Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné, vendredi 13 mai, à l'unanimité le meurtre de la journaliste palestino-américaine de Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, en Cisjordanie occupée. La déclaration, un rare cas d'unité au sein du Conseil de sécurité sur une question liée à Israël, a également appelé à « une enquête immédiate, approfondie, transparente et impartiale» sur sa mort. Une déclaration de presse a été approuvée par les 15 membres du Conseil, après suppression d'un passage soulignant l'importance de la liberté des médias et la nécessité de protéger les journalistes travaillant dans des zones dangereuses, à la demande insistante de la Chine et de la Russie, ont indiqué des diplomates, sous couvert d'anonymat en raison du caractère privé des discussions. La déclaration du Conseil a réaffirmé «que les journalistes doivent être protégés comme des civils» et a également condamné la blessure du collègue de Abu Akleh. Selon des diplomates qui ont parlé à l'agence de presse AFPsous couvert d'anonymat, les négociations au Conseil de sécurité, vendredi, ont été particulièrement ardues.

Les sources ont indiqué que la Chine a poussé les États-Unis à supprimer les paragraphes condamnant les abus commis contre les médias dans le monde.

Cependant, un haut fonctionnaire chinois a déclaré que Pékin était l'un des membres à l'origine de la déclaration sur le meurtre, et que lorsque le projet initial ne mentionnait pas Israël, il a fait pression pour qu'il soit ajouté que le meurtre avait été commis « par les forces de sécurité israéliennes » ou « lors de la couverture des opérations de sécurité israéliennes ». Le fonctionnaire a déclaré que la Chine avait demandé la suppression de certains paragraphes du projet afin que le texte reste centré sur le meurtre de Abu Akleh et l'occupation israélienne, et évite de « diluer » la question.

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies avait, en outre, demandé, mercredi 11 mai, d’enquêter sur le meurtre de la journaliste palestinienne par l'armée d’occupation israélienne. Dans un tweet, partagé ce jour, le Conseil a qualifié l'assassinat de la journaliste Abu Akleh, alors qu'elle couvrait les activités militaires israéliennes dans le camp de Jénine, comme une « affaire terrifiante ».

« Notre office est sur le terrain pour enquêter sur l'incident», appelant à l'ouverture d'une enquête « indépendante et transparente », et à « la fin de l'impunité », faisant référence aux pratiques d’Israël…

Abu Akleh, journaliste chevronnée et internationalement respectée d'Al Jazeera, a été abattue de sang froid d’une balle à très haute vitesse initiale par les forces armées israéliennes alors qu'elle couvrait un raid sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée. Elle portait un casque et un gilet qui l'identifiaient clairement comme journaliste mais le projectile l’a atteint la tête.

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