Jair Bolsonaro quittant une église catholique à Brasilia, le 1er juillet 2021. REUTERS/Adriano Machado

Le procureur général du Brésil a accepté vendredi 2 juillet de demander l'ouverture d'une enquête sur le président...

Le procureur général du Brésil a accepté vendredi 2 juillet de demander l'ouverture d'une enquête sur le président Jair Bolsonaro pour manquement à ses devoirs dans le cadre de l'achat d'un vaccin indien Covid-19. Le président a été épinglé pour d’éventuelles « irrégularités entourant le contrat de 1,6 milliard de reais » (316 millions de dollars) signé en février avec un intermédiaire brésilien pour le compte du fabricant indien du vaccin, Bharat Biotech, en vue de l’achat de 20 millions de doses. Le gouvernement a suspendu le contrat mardi après qu'une commission du Sénat a soulevé des soupçons de surévaluation des prix et de corruption. Les procureurs fédéraux et le bureau du contrôleur général de l’Union (CGU), enquêtent également sur les irrégularités présumées d'un contrat qui a suscité l'indignation de l'opinion publique au Brésil, pays où le nombre de décès dus au Covid-19 est le deuxième plus élevé au monde.

Le scandale impliquant le vaccin Covaxin de Bharat est devenu un cauchemar politique pour M. Bolsonaro, notamment parce qu'il impliquerait le chef de file du gouvernement à la chambre basse du Congrès, Ricardo Barros. L'enquête sur le président par le bureau du procureur général (PGR) doit être formellement autorisée par la Cour suprême, dont la juge Rosa Weber a ordonné la même semaine qu'elle ait lieu immédiatement. Le procureur général Augusto Aras, qui a été nommé à ce poste par M. Bolsonaro, souhaitait retarder l'enquête jusqu'à ce que l'enquête du Sénat soit terminée, mais la juge Weber a rejeté sa demande.

Par ailleurs, trois sénateurs de l'opposition siégeant à la commission, dont le vice-président, le sénateur Randolfe Rodrigues, ont demandé lundi [28 juin] l’ouverture d'une enquête sur la corruption présumée dans l'affaire Covaxin. Les sénateurs ont fait valoir que M. Bolsonaro n'a pas pris de mesures lorsqu'il a été informé en mars par un fonctionnaire du ministère de la santé, Luis Ricardo Miranda, et son frère, le député Luis Miranda, des irrégularités présumées dans les négociations sur le Covaxin. Le gouvernement nie tout acte répréhensible et a déclaré que Bolsonaro a transmis le dossier Covaxin au ministre de la santé de l'époque, le général Eduardo Pazuello, qui n'a rien trouvé d'irrégulier. A suivre.

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